C’est du haut de sa fierté nationale que le peuple mauritanien a suivi le défilé militaire du 28 Novembre organisé à Nouadhibou et qui a résonné au plus profond de la conscience collective du peuple mauritanien. Un défilé hautement édifiant de la réussite de la politique sécuritaire savamment mise en place par le président Mohamed Ould Abdel Aziz depuis son accession à la magistrature suprême du pays en 2008. Une politique sécuritaire qui affirme une volonté nationale inébranlable : Que la Mauritanie tienne son rang et joue pleinement le rôle qui lui sied dans la sous-région et dans le monde. Ce n’est pas seulement qu’elle est une nation issue d’une belle et glorieuse histoire de résistance farouche et d’incommensurables sacrifices consentis pour acquérir son indépendance. C’est qu’elle doit être aujourd’hui une souveraineté qui ne peut être asservie, ni alignée, ni le maillon faible de la sous région. La recherche de la paix dans un monde en mutation profonde, dans une région confrontée à de multiples défis sécuritaires, n’est pas uniquement affaire de concertations ou de négociations diplomatiques et de traités internationaux. Le désir d’indépendance doit avoir pour corollaire immédiat une politique de défense adaptée à cette nouvelle donne. Moyen privilégié de la politique intérieure et extérieure, la défense nationale est l’expression de l’idée que la nation se fait de son destin, de sa place dans le concert des nations. Elle est le témoignage d’une volonté : celle d’assurer un certain rang international à la Mauritanie et de lui garantir son indépendance. Elle est également l’expression d’une certitude : l’indépendance nationale ne peut être assurée que par la Mauritanie elle-même. Il est utopique de croire ou d’espérer pouvoir compter sur une autre nation pour défendre sa souveraineté. Elle est enfin une nécessité impérieuse dans une région particulièrement exposée au terrorisme.
L’armée nationale, élément essentiel de cette défense, s’est vu doter dans ce cadre des moyens techniques sophistiqués de défense et d’interventions militaires qui permettent à notre Etat de réaliser ses ambitions nationales, à la nation d’exister et de lui assurer la protection de ses intérêts suprêmes. Des moyens techniques et humains adéquats qui permettent à la Mauritanie, située dans une sous-région devenue le terrain de prédilection des organisations terroristes, d’anéantir toute éventuelle agression visant son intégrité nationale. Mais l’armée nationale est aussi la seule composante de notre tissu national qui transcende les traits de fracture de notre société, et dont la prégnance est encore vivace. Toute faille sécuritaire, toute faiblesse de l’armée ont pour conséquence directe la résurgence plus compacte, plus arrogante, plus impérative des « identités mortelles » comme les désignait Edouard Said, et que représentent les ethnies, les tribus, le régionalisme. Les exemples de certains pays frères, victimes de ce « printemps arabe » qui n’a point au passage fleuri, loin s’en faut, sont à ce sujet on ne peut plus édifiants : Le désagrégement de l’armée a conduit à un chaos avec la déliquescence de l’état, la guerre civile, la résurgence à jour frisant des identités latentes, la floraison des groupes terroristes de tout acabit. Mais le plus gave : personne ne peut prévoir la fin de ce chaos et encore moins l’avenir de ces pays qui, pour les plus optimistes, serait leur démembrement sur des bases confessionnelles, ethniques et tribales.
Ainsi, il est dans l’histoire des peuples et des états, des moments singuliers par leur portée et leur signification historique, qui doivent transcender les clivages quotidiens. Le défilé militaire du 28 Novembre 2015 en est l’illustration la plus accomplie et requiert en conséquence la reconnaissance unanime, cette orpheline des temps modernes, au président Aziz pour la stratégie de la défense mise en œuvre et qui permet aujourd’hui à la Mauritanie d’être un état pionnier, fort et démocratique dans une région confrontée à tous les défis sécuritaires.
Docteur Abdallahi Ould Nem