Le Général de Division Jean-Paul Deconinck a pris officiellement, ce 11 avril 2017, le commandement de la Force de la MINUSMA, en présence de plusieurs personnalités, dont le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies, également Chef de la MINUSMA, du Ministre de la Défense belge, des autorités civiles et militaires maliennes, des représentants de la communauté internationale et des pays partenaires du Mali à la base opérationnelle de la Mission onusienne à Bamako. Il remplace à ce poste le General de Division Amadou Kane de la République du Sénégal qui occupait l’intérim du général danois Michael Lollesgaard.
Signalons que c’est au mois de mars dernier que le général belge Jean-Paul Deconinck a été désigné comme commandant de la force (militaire) de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), la quatrième plus importante force de maintien de la paix onusienne dans le monde. Il commandait jusqu’ici la composante Terre de l'armée belge.
Présente au Mali depuis avril 2013, la Minusma dispose d'effectifs maximum autorisés de 15.209 "membres du personnel en uniforme" - même si les effectifs réellement déployés au 31 janvier étaient moindres, s'élevant à 13.456 personnes, dont 10.763 militaires, 36 observateurs et 1.258 policiers pour la composante militaire.
La Minusma compte aussi au sein de sa composante civile 585 membres du personnel civil international, 661 membres du personnel civil local et 153 volontaires des Nations unies.
Son budget annuel est de plus de 930 millions de dollars.
Elle est considérée comme la mission de l'Onu la plus dangereuse au monde depuis la Somalie en 1993-1995. Elle est la cible d'attaques régulières du groupe État islamique (EI), et a dû déplorer 114 morts au total depuis son déploiement.
Deux attentats suicide ont frappé dernièrement le secteur de l'aéroport de Gao, dont l'un, le 18 janvier, a fauché des dizaines de soldats maliens et ex-rebelles réunis dans un campement pour des patrouilles mixtes.
Le déploiement de la Minusma fait suite à l'intervention française Serval en 2013, qui a permis de chasser en grande partie les terroristes du nord du Mali. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, de la Minusma et de la force française Barkhane.
Plusieurs pays européens ont répondu à l'appel à l'aide lancé par la France au lendemain des attentats du 13 novembre 2015.
Les Pays-Bas d'abord, qui avaient dépêché quelque 400 militaires au Mali - un nombre réduit à environ 290 avec le récent retrait de quatre hélicoptères d'attaque AH-64 Apache et de trois hélicoptères de transport CH-47 Chinook. L'Allemagne ensuite, dont le contingent atteindra bientôt le millier d'hommes, ce qui en fait le plus gros déploiement de la Bundeswehr à l'étranger, devant la mission en Afghanistan, avec quatre hélicoptères de transport NH90 et très prochainement quatre hélicoptères de combat Tigre ainsi que des drones.
La Belgique a aussi consenti un effort important en prenant en juillet dernier la tête de la mission européenne de formation de l'armée malienne (EUTM-Mali), qui est devenue la plus importante opération militaire de l'armée belge à l'étranger. Son chef actuel est le général de brigade Peter Devogelaere.
Avec quelque 170 Belges - sur un effectif total de quelque 580 personnes, de 26 nationalités -, l'EUTM-Mali est principalement chargée de la formation des Forces armées maliennes (FAMa), alors que le pays reste en proie aux violences causées par des groupes islamistes.