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MNLA : Le représentant du mouvement en Europe, Moussa Ag Assarid jette l’éponge

Par kibaru

Décidément, rien ne va plus au sein du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). En effet, après le départ de plusieurs poids lourds de cet ex-mouvement indépendantiste, c’est autour d’une autre grosse pointure et non des moindres de faire ses valises. Il s’agit du représentant du mouvement en Europe, Moussa Ag Assarid. Même s’il dit demeurer toujours un militant du MNLA, il ne veut plus occuper une quelconque responsabilité.

C’est ainsi que dans une lettre adressée, hier 28 avril, au secrétaire général du mouvement, Bilal Ag Acherif, il annonce sa démission de sa fonction de représentant du MNLA en Europe. S’agissant des raisons de cette décision, il déplore le fait que « les idéaux et objectifs du MNLA sont abandonnés et réduits à l'accord d'Alger-Bamako ». Par ailleurs, il fustige également le fait que « la dérive autocratique, clanique et clientéliste qui se profilait depuis les accords de Ouagadougou s'est accentuée après la signature de l'accord d'Alger-Bamako et a atteint son paroxysme lors du congrès du MNLA qui vient de s'achever au cours duquel la moindre règle démocratique n'a été utilisée ».

Joint par nos soins, Moussa Ag Assarid a confirmé qu’il reste au MNLA, mais n’entend y jouer aucun rôle actif. En fait, ce qu’il rejette c’est surtout le double jeu auquel le MNLA se livre dans le cadre du processus de paix. Ainsi, bien que ce mouvement soit signataire de l’accord de paix, il ne s’est toujours pas engagé pleinement. Ses leaders tiennent un discours de circonstance : s’ils sont à Bamako pour profiter des largesses, ils expriment leur adhésion à l’accord de paix et lorsqu’ils retournent auprès de leur base, ils rejettent ce document. Un double jeu qui ne fait que dérouter les Kidalois qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Il faut dire que cette décision de Moussa Ag Assarid était attendue. En effet, avant même la signature de l’accord de paix, il avait clairement soutenu que ce document ne répond pas aux aspirations des ex-rebelles, car aucune place n’a été faite à « l’autonomie » ni au « fédéralisme ». C’est ainsi, lui et d’autres se sont sentis « trahis » par les leaders. Il faut préciser que cette décision de Moussa Ag Assarid intervient au mauvais moment, car politiquement et militaire, le MNLA est en perte de vitesse. Au plus fort de la crise, c’est lui qui avait notamment mené le combat des ex-séparatistes en Europe jusqu’à attirer la sympathie de quelques Occidentaux pas assez édifiés sur la situation réelle au Mali. Si, pour certains, Moussa Ag Assarid ne cherche qu’à revenir sur le devant de la scène maintenant que tout le monde est convaincu que cette prétendue « République de l’Azawad » n’est qu’une émanation de l’imaginaire de quelques égarés, d’autres estiment que cette annonce illustre son mécontentement du fait qu’il a été l’un des grands oubliés de l’accord pour la paix et la réconciliation. En tout cas, les conséquences au sein du MNLA vont être désastreuses puisque ses rangs ne font que se clairsemer davantage. Triste sort pour ce mouvement qui va vers l’implosion alors qu’il a été le précurseur de la rébellion de 2012, entrainant une occupation narco-terroriste des deux tiers du Mali.