Mondoro (Mopti) : La situation humanitaire toujours très préoccupante

Par kibaru
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Avec un total de 35 décès sur 224 cas entre Mars et Août dernier, les autorités sanitaires de Mondoro, une ville dans la région de Mopti au centre du Mali, ont sonné l'alarme sur ce qu'ils craignaient être une maladie mystérieux qui affligeait les populations. Finalement, il a été prouvé que la cause de ces décès était la malnutrition.

À l'heure actuelle, au Mali, il y a 4,6 millions de personnes ont du mal à s’alimenter correctement. Parmi celles-ci, 1,6 million ont besoin de l'aide d'urgence et 274.000 enfants sont atteints de malnutrition aiguë sévère, selon les données des Nations Unies.

L'insécurité alimentaire a particulièrement touché la région de Mopti, qui demeure l’une des plus touchées par les conflits intercommunautaires et l’insécurité qui a atteint des niveaux inquiétants, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Les résultats d'une étude menée en Juillet dans près de 5900 ménages à travers le pays ont montré une détérioration au cours de la même période de 2017 dans la mesure où l'insécurité alimentaire qui était de 30% dans la région de Mopti est passé à 45,9%.

Les centres de santé difficilement accessibles

Mondoro, commune située dans le  cercle de Douentza, dispose de quatre centres de santé communautaires dans les villes de Mondoro, Niangassadiou, Douna et Tiguila. La plupart d’entre eux manquent de personnel qualifié en raison de l'insécurité, selon OCHA.

De plus, l'accès à ces localités pour les organisations humanitaires est limité à cause de l'insécurité et le risque d'engins explosifs improvisés. Ainsi, les habitants de Niangassadiou, Douna et Tiguila ne peuvent avoir accès aux terres de culture, aux services de santé, aux moyens de subsistance et aux marchés pour acheter de la nourriture. Une situation qui dure depuis plusieurs mois.

Après l’alerte de l'apparition d'une mystérieuse maladie non identifiée, une mission d’évaluation médicale a été dépêchée à Mondoro depuis le 5 Août. L'équipe médicale, appuyée par des agences des Nations Unies, a examiné plusieurs patients et a constaté que tous présentaient des symptômes similaires, y compris un œdème.

Selon le rapport publié par le ministère de la Santé à la fin de l'enquête, il est apparu que « la malnutrition dans la communauté a atteint des proportions inquiétantes en raison du manque de nourriture dû aux conflits intercommunautaires ».

« En raison de l'insuffisante de nourriture, l'ensemble de la population de la commune de Mondoro est exposé à un risque de malnutrition aiguë sévère et des complications en raison du manque de vitamine B1 et de la vitamine C », conclut le rapport, consulté Europa Press.

En raison de cette situation, Médecins Sans Frontières (MSF) a pris en charge 66 patients. Avant la fin du mois d’août, ces derniers avaient été déchargé surtout après la « bonne récupération », selon l'ONG, qui a tout de même averti que "l'insécurité empêche l'accès à d'autres patients dans les localités voisines pour atteindre le centre de santé".

Aminata Kébé