Mouvement pour le salut de l’Azawad : Le MNLA n’est pas le seul à perdre plusieurs cadres

Par kibaru

On commence à en savoir davantage sur le nouveau mouvement armé qui vient d’être créé. Il s’agit du mouvement pour le salut de l’Azawad qui a pour initiales (MSA). De bonne sources, ce ne sont pas uniquement des cadres du MNLA qui ont rejoint ce mouvement, mais beaucoup d’autres et non des moindres sont issus des rangs du HCUA. Selon des observateurs, à l’avenir, il faudra compter avec ce mouvement, car il est composé d’acteurs du processus de paix qui en ont marre de la diversion et de la mauvaise foi du MNLA et du HCUA dans la mise en œuvre de l’accord. S’y ajoute le fait qu’il dispose d’une puissance de feu redoutable avec des éléments présents dans les régions de Gao, Tombouctou et Ménaka.

Ainsi, avec la création du MSA, il n’existe quasiment plus de MNLA ni de HCUA dans les régions de Gao, Tombouctou et Ménaka. Ces deux mouvements ne sont donc présents que dans la région de Kidal. Parmi les figures du MNLA qui ont claqué la porte de ce mouvement figure l’un des membres fondateurs en l’occurrence Moussa Ag Acharatoumane. A lui s’ajoute un colonel déserteur de l’armée malienne en la personne de Assalat Ag Habbi qui fait partie de l’un des chefs militaires charismatiques du MNLA. Aux côtés de ce dernier, on retrouve un autre chef de guerre redoutable, lui-aussi un colonel déserteur de l’armée, qui est revenu de la Libye en 2012, c’est le colonel Ghissa. A eux d’eux, ils représentaient plus de 60% des forces du MNLA.

Du côté du HCUA aussi, plusieurs membres sont partis grossir les rangs du MSA. On peut citer entre autres, les colonels déserteurs Intala Ag Seyid, Habré, Mbareck Ag Akli.  Certains parmi ces derniers étaient même plus influents et plus redoutables que Cheick Ag Aoussa, présenté comme le chef militaire du HCUA. C’est dire combien les fissures créées par le MSA dans les rangs du MNLA et du HCUA sont grandes et mettront beaucoup de temps à se refermer.  Contrairement à ce qui avait été annoncé, le vice-président du MNLA, Mahamadou Djéri Maïga, n’a pas rejoint les rangs du nouveau mouvement. En fait, comme il n’existe qu’à travers le MNLA, il lui sera difficile de tenter l’aventure dans un mouvement nouvellement créé et dont les membres devront consentir beaucoup d’efforts pour montrer qu’ils sont de véritables acteurs du processus qui peuvent être difficilement écartés.  

Par ailleurs, il convient de préciser que le MSA est composé entre autres des tribus Chemanamas, Dossak, Ichadanharan. Celles-ci sont présentes sur toute la zone de Gao, Ménaka jusqu’à la frontière avec le Niger.

Les éléments de ce nouveau sont les seuls qui garantissaient une présence surtout militaire de la CMA dans ces zones. A Tombouctou, la CMA n’est présente qu’un peu à travers le MAA-dissident, la CPA et la CMFPR II. Des mouvements qui n’ont pas forcément des intentions belliqueuses et sécessionnistes. Les rares éléments répondant au nom de ces deux mouvements dans la région de Tombouctou ne sont en réalité qu’aux ordres de la CPA.

Il est donc grand temps pour la communauté internationale de savoir que les leaders comme Algabass Ag Intalla et Bilal Ag Acherif ne sont pas les seuls sur qui il faut compter pour parvenir à une paix définitive. D’où la nécessité d’ouvrir le processus aux éléments de ce nouveau mouvement. D’autant que ses membres ont annoncé à travers Moussa Ag Acharatoumane s’inscrire dans la mise en œuvre de l’accord. S’agissant des raisons qui ont motivé la création de ce mouvement, ses leaders soutiennent qu’ils veulent se démarquer du manque de sincérité, de la mauvaise foi et de la duplicité du MNLA et du HCUA dans le processus de paix. C’est ainsi qu’ils jugent le récent conflit à Kidal comme un conflit communautaire auquel ils n’entendent pas participer. Pour eux, c’est juste un moyen destiné à retarder la mise en œuvre de l’accord pour accorder aux Ifoghas plus de pouvoirs au détriment des autres tribus. Reste maintenant à savoir si la médiation acceptera d’ouvrir le processus à ce nouveau mouvement ou si elle continuera à se cantonner sur le fait que ce processus ne concerne que les parties signataires ? Ce qui est annonciateur de nouveaux troubles.