Le 4 septembre dernier, les rideaux sont tombés sur les travaux d’un atelier sur les médias et le terrorisme au Sahel, organisé à Niamey, par la Fondation Konrad Adenauer stiftung. En partenariat avec la Cellule Nirbert Zongo pour le journalisme d’investigation (CENOZO), cette rencontre qui a réuni pendant 48 heures, des dizaines de journalistes et des spécialistes, a vu la participation officielle de l’Etat du Niger à travers le ministre de l’Intérieur, Mohamed Bazoum ainsi que des experts et des professionnels de la question, en plus de responsables de l’ambassade d’Allemagne au Niger.
"Le défi auquel nous sommes confrontés n’est pas facile. Nous avons désespérément besoin de moyens non conventionnels pour lutter contre le fléau du terrorisme et de l’idéologie extrémiste. Nous avons besoin d’une nouvelle façon de penser qui permettra de vaincre les perceptions inexactes des terroristes", a déclaré le ministre de l'Intérieur du Niger lors de la cérémonie d'ouverture.
Avant de souhaiter la bienvenue aux participants des cinq pays du Sahel, du Nigéria, du Bénin et d’experts internationaux, le ministre de l’Intérieur a, dans son discours d’ouverture, appelé les organes de presse des différents pays de la région à unir leurs efforts. Il leur a invité à fournir des détails et un aperçu du danger ainsi que de faire l’historique du terrorisme dans la région sahélo-saharienne.
Valérie Boulidor, chargée d'affaires à l'ambassade d'Allemagne au Niger, a indiqué que cette réunion d'experts vise à contribuer à la mise en place d'un système de travail et d'outils, à commencer par les institutions médiatiques, afin d'inclure la clarification et la transmission d'informations adéquates. A l’en croire, les médias jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le terrorisme et l'idéologie extrémiste.
Lors de la conférence, qui a duré deux jours de dialogue et de débat sur les médias et le terrorisme « analyses et stratégies » le procureur de l'Unité de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée au Niger, Chibu Samna, a déclaré que "le rôle le plus important que les médias devraient jouer dans les pays du Sahel, est de lutter contre fausses allégations, les grandes calomnies et superstition promues par des idéologues extrémistes. Il a souligné la nécessité d'une coordination accrue dans la région, en particulier dans le domaine de la sécurité des frontières et des journalistes, ainsi que ceux qui interviennent dans la chaine judiciaire.
De son côté, Christophe Platt, représentant de l’institution organisatrice de la conférence, a évoqué ses expériences pratiques dans des régions peu sûres comme la Syrie, l’Afghanistan… Il a souligné que nous devions travailler à un véritable partenariat et à la mise en place d’un système de travail approfondie afin de garantir le succès de la conscience et idéologique dans la transmission d’informations fiables et correctes.
Quant au journaliste David smith, venu du Tchad, a insisté sur la nécessité de discuter et de dialoguer avec tous les acteurs de la région du Sahel, déclarant: "Les groupes armés sont aussi des êtres humains. Il faut envisager une stratégie menant au dialogue avec eux".
Il est à noter que la conférence a débattu de la situation actuelle en matière de sécurité dans la région ainsi que le rôle du journaliste et chercheurs dans la transmission d'informations réelles sans parti pris. Les participants ont également convenu de la nécessité d'une coordination entre les journalistes s'intéressant aux questions de sécurité dans la région et d'un échange d'informations et de compétences permettant de couvrir les événements de manière professionnelle et rigoureuse.