Alors que l’opérateur de téléphonie mobile Orange Mali ne s’est pas totalement remis du boycott de ses produits, le 1er décembre dernier, à l’initiative d’un groupe de jeunes dénommé « Stop Arnaque Orange » un autre mouvement se profile. En effet, cette fois, ces jeunes projettent d’organiser 72 heures de boycott des produits de cette entreprise qui démarrera le 8 décembre prochain. C’est donc un sérieux coup dur pour ce géant de la téléphonie mobile au Mali.
Pourtant, le premier mouvement a tenu toutes ses promesses, malgré la tentative de l’entreprise de dissuader ses abonnées en offrant un bonus de 150 à 200% dans le cadre de la célébration de son avènement au Mali. D’ailleurs, pour prévenir toute reprise de ce mouvement, l’opérateur avait même procédé à la baisse du tarif de ses transactions financières, passant ainsi de 900 à 200 FCFA pour les dépôts et retraits d’un montant allant jusqu’à 5000 FCFA. Pour les initiateurs de ces mouvements, les traditionnelles associations de consommateurs ne défendent pas suffisamment les usagers du téléphone mobile.
Dans leur cahier de doléances, ils ont demandé une augmentation du débit, une diminution des prix (appels et forfaits internet) la suppression du répondeur payant, la réduction des frais d’Orange Money, le don d’un forfait de dédommagement à tous les abonnés au prorata de leur consommation moyenne mensuelle. Ils dénoncent ainsi les écarts des tarifs entre le Mali et les pays voisins. Rappelons que ces jeunes sont soutenus par une autre initiative dénommée #Mali100Méga déjà très engagée dans le combat pour la diminution des coûts et l’augmentation de la qualité du débit de l’internet. Dans le tableau comparatif des prix élaboré par ces jeunes, on se rend compte qu’au Sénégal 500 MO sont offerts à 2000 FCFA avec haut débit. Au Mali, il faut près de 4700 FCFA pour obtenir 500 MO avec un débit très faible. Au Niger, 1 Giga fait 1000 FCFA pendant qu’au Mali il est à 7500FCFA.
S’agissant des coûts de communication téléphonique, ils ont également trop chers. Ainsi, l’appel coûte 108 Fcfa/mn au Mali contre 60 Fcfa/mn dans la sous-région. Le SMS est à 25 Fcfa tandis que dans les autres pays il est à 10 ou 15 Fcfa. L’autre problème c’est le répondeur payant auquel les abonnés sont dirigés automatiquement même en cas de perte de réseau. Ainsi l’opérateur coupe 2 ou 3 Fcfa sur vos crédits. Ce qui peut être considérable si ce sont les 12 millions d’abonnés qui peuvent tomber en moyenne deux à trois fois par jour sur le répondeur de leurs correspondants. Par ailleurs, aucune explication ne semble convaincre les abonnés de cet opérateur engagés dans cette lutte, car aujourd’hui l’environnement est plus favorable pour rendre internet accessible et à moindre coût au Mali.
