C’est à la faveur d’un point de presse tenu, le dimanche 9 juin dernier, à son siège, à Bamako, que le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) s’est exprimé sur le débat en cours relatif au projet de loi adopté par le gouvernement prorogeant le mandat des députés d’une année supplémentaire. Selon les responsables de cette organisation, sous la houlette de son président Haïdara Mohamed Chérif, le CSDM est favorable à cette décision dans la mesure où elle permettra de parachever des réformes politiques importantes dont le pays a grandement besoin.
Parmi ces réformes figure, en bonne place pour le CSDM, l’élection de députés des Maliens établis à l’extérieur. Pour cette organisation, chargée de la défense et de la promotion des migrants Maliens à l’étranger, cette question a toujours été au centre de toutes ses préoccupations. Raison pour laquelle le CSDM en a fait son cheval de bataille.
Aussi, les responsables de cette organisation ont indiqué qu’ils avaient porté ce même combat pour demander le premier report des législatives qui devaient se tenir en décembre 2018. Pour eux, les principales situations ayant justifié la prorogation du mandat des députés jusqu’au 30 juin prochain, sont toujours d’actualité. Cela, en ce sens que la crise sécuritaire au Nord et au Centre du pays persiste encore, le besoin de réformes politiques et institutionnelles est toujours posé, le dialogue politique tant souhaité n’a toujours pas été réalisé.
Pour le CSDM, il est souhaitable, « pour une plus grande cohérence et surtout pour plus de garantie dans la continuité de l’équilibre du système politique en cours, que l’actuelle Assemblée Nationale soit prorogée dans sa forme actuelle ». Rappelons que le 28 mai dernier, le CSDM avait déjà saisi le Ministère de l’Administration Territoriale, pour une deuxième fois, afin d’envisager la possibilité de proroger le mandat des députés jusqu'au terme des réformes politiques et institutionnelles.
A en croire les responsables de cette organisation, l’entrée de la diaspora au sein de l’hémicycle est justifiée par le fait qu’aujourd’hui les migrations internationales revêtent désormais plusieurs enjeux : politique, économique, social et culturel. A cet effet, ils estiment que « nuls autres que les migrants eux-mêmes, ne sont légitimes à les représenter dans les institutions de la République ». Selon eux, en étant présents à l’Assemblée nationale, les Maliens de la diaspora sauront mieux défendre leurs intérêts dans divers domaines, comme l’investissement productif et ses mesures d’accompagnement, leurs conditions de vie et de séjour dans les pays d’accueil, notamment.
Pour le CSDM, la question n’est donc plus de savoir s’il faut le faire, mais combien de sièges leur seront consacrés ? Ainsi, les responsables de cette organisation estiment que la prorogation, jusqu’au 02 mai 2020, du mandat des députés de la Vè législature, est parfaitement justifiée. En ce sens qu’elle permettra de réunir toutes les conditions optimales à la bonne organisation des élections et de conduire à bien l’ensemble des réformes.
Avec cette nouvelle situation, le CSDM promet de peser de tout son poids pour que l’élection des Maliens de la diaspora soit une réalité. Il a aussi exprimé sa disponibilité à contribuer à la réflexion collective sur sa faisabilité. Rappelons qu’au Sénégal voisin, la diaspora a au moins quinze députés à l’Assemblée nationale alors que ce pays s’est inspiré de la Politique Nationale de Migration (PONAM) lancée par le Mali en 2015.
Massiré DIOP