La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Premier anniversaire de la signature de l’Accord au Mali : un bilan contrasté

Par kibaru

 

Un an après la grande cérémonie de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, le bilan est toujours très mitigé. La paix au nord du Mali continue à être une denrée rare. Certes, on peut se féliciter du fait qu’il n’y a pratiquement plus eu d’affrontements entre les parties signataires depuis cette date. Il y a bien eu parfois des malentendus et des incompréhensions, mais la raison et la sagesse a toujours fini par prendre le dessus. Cependant, l’espoir d’une grande majorité de la population s’est quelque peu estompé, car celle-ci n’arrive toujours pas à bénéficier des dividendes de la paix.  

Pour beaucoup, la mise en œuvre de l’accord n’avance pas assez. Les engagements de bonne foi pris par le gouvernement et les groupes armés restent pour eux purement théoriques. Parmi les points qui n’ont toujours pas eu de réalisation malgré l’impatience de la population on peut citer entre autres : l’installation du MOC (Mécanisme opérationnel de la coordination) qui n’est toujours pas opérationnelle ; les patrouilles mixtes tant attendues qui tardent à voir le jour ; le cantonnement tout comme le DDR qui demeurent un mystère, car pas d’agenda d’exécution ni de communication sur la question ; les sites de cantonnement connaissent un retard dans leur aménagement ;  les combattants qui ne sont toujours pas identifiés…

Un retard dans la mise en œuvre de l’accord qui ne fait qu’augmenter la frustration de la population dont le lot quotidien n’est que pillage de bien, braquage et d’autres formes d’agression.  Dans ce contexte, les réfugiés qui sont toujours dans les pays voisins craignent un retour au bercail. Seule lueur d’espoir, c’est le récent verdict de la Cour Constitutionnelle qui vient de déclarer la loi sur les autorités intérimaires légale. Une décision qui devrait accélérer l’installation de ces autorités qui demeure une condition sine qua non des groupes armés signataires de l’accord. Pendant ce temps, l’attente est toujours grande après la prestation de serment du Gouverneur de Taoudéni et de Ménaka. Beaucoup attendent également de voir se réaliser les recommandations issues des nombreuses rencontres inter communautaires et intra communautaires : Gossi, Agouni, Tombouctou, Gourma Rharous, Boujbeyha, Gargando, Léré et récemment Ménaka.

Par ailleurs, on peut aussi se féliciter du retour progressif des symboles de l’Etat malien dans certaines parties du Nord du pays. Reste à espérer que cela soit suivi de mesures d’accompagnement.