Rançon de la libération des otages d’octobre dernier : AQMI nie l’appartenance des 80 000 euros à ce pactole

Par kibaru

C’est le premier communiqué signé par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) sous l’ère de son nouveau chef l’Algérien Abou Obeida Youssouf al-Annabi. Désigné officiellement en novembre dernier celui qui était jusqu’ici le chef du Conseil des sages d’AQMI, a remplacé en novembre dernier Abdelmaleck Droukdel abattu suite à un raid de l’armée française en juin 2020, dans la région de Kidal. Selon l’analyste Wassim Nasr, cela démontre une volonté affirmée de continuer sur la voie de l’imbrication dans les mouvances nationales. Une attitude pourtant visible bien avant sa désignation à travers ses différentes déclarations.

Dans ce communiqué, AQMI a nié le fait que les «80.000€ soient de la rançon» destinée à la libération de quatre otages dont le défunt Soumaïla Cissé et trois Occidentaux contre plus de 200 ex-prisonniers dont des djihadistes. Une transaction survenue en octobre dernier bien qu’elle ait suscité beaucoup de remous. Rappelons que l’un des djihadistes algérien faisant partie de cette transaction arrêté par l’armée algérienne en novembre dernier, Moustapha Derrar, avait indiqué que le montant exact de la rançon versée pour cette transaction était de 30 millions d’euros.

Cependant, fin décembre dernier, l’armée algérienne a indiqué avoir mené un raid sur une cache de djihadistes qui a permis de mettre la main sur des armes, des munitions, des clés USB, des CD, des téléphones portables en plus d’un montant de 80 000 euros en petites coupures de 200 euros. Pour l’armée algérienne, ce montant découvert dans la localité de Jijel, dans le nord-ouest de l’Algérie, n’est autre qu’une « tranche de la rançon »  versée pour la libération d’otages au Sahel en octobre.

Craignant notamment le retour de djihadistes sur leur sol, les autorités algériennes ont vivement critiqué les négociations et fustigé des « pratiques douteuses ».

Début décembre, dans une référence implicite à la France, le premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, avait indiqué que l’Algérie prenait « acte, avec une grande préoccupation, de la poursuite des transferts, au profit de groupes terroristes, de fonds colossaux au titre de rançons pour la libération des otages ». Cette « démarche sape nos efforts de lutte antiterroriste », avait-il ajouté, selon des propos relayés par l’agence de presse officielle APS.

De son côté, la France a toujours démenti avoir été impliquée dans les négociations pour la libération des quatre otages et avoir payé une rançon pour la libération de la Française Sophie Pétronin. « Nous n’étions pas partie de ces négociations », a déclaré le 12 octobre le premier ministre Jean Castex, évoquant un « geste humanitaire » des djihadistes à propos de Mme Pétronin. Les paiements de rançon dans le cadre de libération d’otages occidentaux au Sahel sont réputés courants, sans que les détails ni la véracité de ceux-ci ne soient dans la majorité des cas confirmés officiellement.