Sur l'initiative de l'ONG "Avocats Sans Frontières" l’Hôtel de l’Amitié à Bamako a accueilli, du 12 au 14 novembre dernier, un séminaire international sur les violences sexuelles liées aux conflits. Cet événement a réuni plusieurs personnalités, dont le Directeur Pays de "Avocats Sans Frontières", Brian Menelet, la présidente du Conseil National des Victimes des Violences Sexuelles Liées aux Conflits, Mme Fatoumata Touré, ainsi que des représentants d’organisations de la société civile telles que WILDAF.
Pendant trois jours, les participants ont échangé autour du thème : « Les poursuites judiciaires relatives aux violences sexuelles liées aux conflits au Mali : Comment surmonter les obstacles ».
Ce séminaire a permis de mettre en lumière les expériences des victimes de violences telles que les mariages forcés, les viols collectifs, les séquestrations et les emprisonnements, survenus dans le cadre des conflits armés qui sévissent au Mali.
Le Directeur Pays des Avocats Sans Frontières, Brian Menelet, a précisé :
« Durant ces 72 heures de séminaire, nous avons mobilisé des experts maliens, ainsi que des spécialistes venus de la République centrafricaine et de la République démocratique du Congo. Ensemble, nous avons identifié les obstacles majeurs et proposé des solutions, aussi bien à l’attention des autorités maliennes qu’en faveur des victimes et des organisations de la société civile. Des ateliers ont permis de formuler 19 recommandations ciblées pour répondre efficacement aux violences sexuelles liées aux conflits ».
En parallèle, l’ONG WILDAF a fait état de 31 cas de violences sexuelles liées aux conflits enregistrés dans la région de Tombouctou au cours des deux dernières années.
Pour sa part, Mme Fatoumata Touré, présidente du Conseil National des Victimes, a déclaré :
« l'ONG Avocats Sans Frontières est un partenaires privilégié qui nous soutient depuis 2017. À l’issue de ce séminaire, nous allons renforcer nos actions de plaidoyer et de lobbying pour que justice soit rendue aux victimes. Je tiens également à adresser un message aux victimes : restez sereines et ne confondez pas un agresseur avec un innocent. Tout homme enturbanné n’est pas forcément un agresseur».
Cet événement marque une étape importante dans la lutte contre l’impunité des violences sexuelles liées aux conflits au Mali, tout en offrant des pistes concrètes pour améliorer la prise en charge des victimes.
Hari Moussa Maïga