Les Forces armées de l’AES ont mené, le 8 octobre 2025, une frappe aérienne décisive à Inarabane, neutralisant plusieurs cadres de Daesh. Parmi eux, Boubacar Demougui, redouté chef de la branche locale du groupe, considéré comme l’un des principaux artisans de la terreur au nord du Mali.
C’est dans la matinée du mercredi 8 octobre que les Forces armées de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont frappé un grand coup dans la lutte contre le terrorisme. Sur la base de renseignements précis et confirmés, des drones ont visé une réunion de commandement de l’organisation État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), dans la zone d’Inarabane, au sud-ouest de Ménaka. L’opération a permis de neutraliser plusieurs responsables de haut rang, dont Boubacar dit “Boubacar Demougui”, adjoint direct de l’émir Issa Barrey, et figure centrale du dispositif militaire de Daesh dans la région.
Originaire du nord de Ménaka, Boubacar Demougui dirigeait depuis plusieurs années les opérations dans un vaste secteur s’étendant de Tidermène à Ikadewan, en passant par Tedjererte. Il assurait la coordination logistique des unités combattantes et la gestion des ressources du groupe. Sa réputation de cruauté s’était ancrée dans les mémoires lorsqu’il avait lui-même exécuté, en 2022, Sidi Barka, président de la société civile de Ménaka, un crime qui avait profondément marqué la population.
Autour de lui, plusieurs de ses lieutenants ont également trouvé la mort, notamment Ismaël Ould Habib Ould Choghib et Ahmed Ould Alwane Ould Choghib, tous deux actifs dans la région de Ménaka. Les renseignements recueillis indiquent qu’ils participaient à une réunion de coordination au moment où les frappes ont été déclenchées. Ces hommes étaient impliqués dans de multiples exactions contre les civils et dans des enlèvements d’otages étrangers, parmi lesquels une ressortissante suisse et une autrichienne détenues entre Agadez et Ménaka.
Boubacar Demougui, connu pour sa mobilité et son expérience du terrain, était considéré comme l’un des stratèges les plus aguerris de Daesh au Sahel. Il avait pris part à plusieurs attaques majeures, dont l’embuscade de Tongo Tongo au Niger en 2017, l’attaque du camp d’Indelimane en 2019, ou encore celle de Labbezanga en 2023. Son élimination, saluée comme un succès majeur par les forces de l’AES, affaiblit considérablement la chaîne de commandement du groupe terroriste dans le nord du Mali, déjà ébranlé par les opérations répétées menées à Ménaka et Gao ces derniers mois.
Au-delà de la portée militaire, cette neutralisation résonne aussi comme un symbole dans la guerre psychologique menée contre les groupes armés. Dans une région où les civils ont longtemps vécu sous la terreur, la disparition de l’un des principaux artisans de la violence pourrait marquer un tournant. Mais les autorités restent prudentes : si cette victoire affaiblit l’appareil de Daesh, elle ne met pas fin à la menace, les réseaux de suppléants demeurant actifs et capables de se reconstituer rapidement.




