Saisie de 10 animaux sauvages vivants par la douane de Kourémalé

Par kibaru

La douane de Kourémalé, localité frontalière à la Guinée, a mis la main dix espèces d’animaux sauvages (4 céphalophes et de 6 guibs harnachés) dont la commercialisation et l’abattage sont formellement interdits au Mali sauf en cas de détention de permis de capture délivré par l’autorité compétente. Les faits se sont déroulés le mercredi 8 juin à la frontière Mali-Guinée. Ces animaux ont été réceptionnés ce vendredi  10 juin au jardin zoologique de Bamako.

Le détenteur de ces animaux est un Malien répondant au nom de Zoumana Coulibaly. Il était en provenance de la Guinée en possession de dix animaux sauvages vivants composés de 4 céphalophes et de 6 guibs harnachés dont 8 femelles et deux mâles.

Selon lui, il avait des autorisations délivrées par les autorités compétentes lui permettant d’importer ces animaux. Mais lorsqu’il a présenté lesdits documents composés d’un permis pour la commercialisation des fauves délivré par le service des eaux et forêt de Kati, la douane lui a signifié qu’il n’était autorisé que d’importer et de commercialiser les oiseaux. Pourtant, lui estime avoir l’habitude de prendre des permis pour la commercialisation des fauves au service des eaux et forêt de Kati. Il explique qu’il a passé une dizaine d’années à faire ce travail et qu’il n’a jamais rencontré de tels problèmes. Il avoue avoir pris le permis pour la commercialisation des animaux le mois passé à 20 000 francs et que celui des oiseaux coûte beaucoup plus cher, de 50 à 60 000 F cfa. Par ailleurs, Zoumana Coulibaly  a signalé avoir fait des études en arabe et qu’il ne sait pas ce qui a été mentionné sur son permis tout en insistant qu’il a pris un permis pour le commerce des animaux.

Il avait l’habitude d’acheter une ou deux têtes d’animaux vivants en provenance de Bougouni, de Dio qu’il revendait à d’autres personnes à Bamako. Il déclare avoir le permis de capture de la Guinée et du Mali. Par ailleurs M. Coulibaly déclare avoir acheté chaque animal entre 25 000 et 30 000 F cfa  et le plus gros lui a couté 100 000 F cfa en Guinée. Il revend ces bêtes au Mali entre 125 000 F cfa et 150 000 F cfa.

Selon le chef du bureau des douanes de Kourémalé, commandant Harouna Traoré, le Mali a ratifié la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction « CITES », plus connue sous la convention de Washington de 1973. Le Mali a voté la loi 93-022 du 13 mai 1993 entrant dans le même cadre. Cette convention interdit la commercialisation, l’abattage de certaines espèces interdites sauf en cas de détention des pièces à conviction délivrée par le pays membre signataire de la convention « CITES ».

Cependant la procédure d’importation pour les spécimens d’importation de produits « CITES » dira M. Traoré est la suivante : détenir un permis d’exportation du produit délivré par le pays CITES, détenir un certificat d’exportation délivré par le pays de provenance. En outre le commandant de douane ajoutera que ce cas est un délit de contre vente sanctionné par les dispositions de l’article 354 du code des douanes qui parle de la confiscation des moyens ayant servi à transporter les animaux, le payement d’une amande égale au triple de la valeur des produits saisis et une peine d’emprisonnement allant d’un mois à trois ans.

Il convient de noter que parmi les bêtes capturées l’une a trouvé la mort pendant la réception dans le jardin zoologique de Bamako. En attendant d’élucider cette situation, des mesures de sécurité sanitaire ont été imposées au personnel. Celles-ci sont entre autres, le prélèvement rapide de la bête morte pour analyse et la mise sous quarantaine des autres bêtes. Il a été demandé aux spécialistes d’observer les signes cliniques chez les sujets vivants, de protéger toutes les personnes qui manipulent et entrent en contact avec ces animaux. De même qu’il a été recommandé de pulvériser tous les objets et véhicules ayant servi de contact avec les fauves. Ces mesures sont destinées à prévenir tout risque de propagation au cas où les analyses révèlent la présence d’un virus tel que l’épidémie de la fièvre hémorragique Ebola qui est aussi une maladie d’origine animale une maladie qui a sévi des mois durant en Guinée. Le Mali n’a pas la maîtrise de la maladie Ebola au niveau de la faune et de la flore.

Ousmane Ladji Bamba