Dans notre pays, certains membres de la famille judiciaire ont une mauvaise réputation auprès des justiciables au regard des nombreux griefs formulés à leur encontre. Ce qui n’est pas le cas du jeune et très compétent juge de Kangaba. Celui-là même qui, il y a quelques jours, a réussi à unir autour d’une même table les protagonistes d’un différend qui a longtemps mis en mal des habitants que tout unit. Lors de la célébration de cette paix des braves, les populations de Samaya ont publiquement exprimé leur fierté au juge qui n’arrête ou n'emprisonne pas seulement, mais qui contribue à unifier les différentes composantes d’une société.
Né le 31 décembre 1978 à Karangana, dans le cercle de Yorosso, Sékou Zana Traoré a été inscrit à l’école primaire de Karangana en 1985 et fut admis au certificat d’études primaires (CEP) en 1991 dans la même école. Admis au DEF en 1995 avec brio, auréolé du titre d’excellent de la région de Sikasso, il fut orienté au lycée public Koné Danzié de Koutiala d’où il obtint son baccalauréat en 1998, série Sciences Humaines (SH).
Ce qui lui a, d’ailleurs, permis d’être parmi les lauréats de la bourse de France. Toutefois, suite à des difficultés d’ordre administratif, le bachelier Sékou Zana Traoré ne put effectuer ses études dans l’Hexagone. En compensation, il bénéficia d’une bourse marocaine de trois ans. Offre qu’il rejeta et poursuivit ses études à l’Ecole nationale d’administration de Bamako (Ex-ENA) d’où il obtint une maîtrise en droit public en 2002.
Après les études universitaires, Sékou a fait un bref passage à la BECEAO comme stagiaire avant d’effectuer d’autres stages, notamment dans le cabinet de feu Bamou Diarra, ensuite chez Me Amadou Tiéoulé Diarra. C’est étant dans ce cabinet qu’il a été admis au concours de la magistrature à l’Institut national de formation judiciaire en 2004. Il termina sa formation en 2006. C’est ainsi qu’il a été affecté au tribunal de première instance de Koulikoro pour un stage probatoire d’un an, puis au tribunal de grande instance de Ségou. Affecté au tribunal de Koulikoro en 2008, il fut juge au siège et vice-président du tribunal. En 2011, il bénéficie de la confiance de sa hiérarchie pour porter une quadruple casquette. En effet, Sékou Zana Traoré était, à la fois, juge du pôle économique et financier chargé de quatre régions, notamment Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. Cumulativement, il était le juge des enfants de Mopti, le juge d’inspection du tribunal de grande instance de Mopti et, enfin, juge d’instruction du tribunal militaire de Mopti. C’est à ce poste qu’il a été nommé juge de paix à compétence étendue de Kangaba, le 31 décembre 2015.
Marié et père de trois enfants, Sékou Zana Traoré compte toujours sur son pays, le Mali, pour pouvoir poursuivre d’autres formations à l’étranger. Ce, pour servir loyalement sa patrie. « Je suis d’accord que l’école malienne peut former de bons produits pour en faire des cadres valables. C’est une question de personnalité et d’engagement personnel. On peut être formé au Mali et être plus utile que des gens qui sont formés ailleurs » le juge Traoré dixit.
Ousmane Ladji Bamba.
