Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop et ses homologues français, Jean-Marc Ayrault et allemand, Frank-Walter Steinmeier ont animé hier une conférence de presse. L’occasion pour les chefs de diplomatie de la France et de l’Allemagne en visite d’une journée dans notre pays, d’exprimer leur soutien aux efforts déployés par les autorités maliennes dans le cadre du processus de paix. Ils ont aussi affirmé que dans sa lutte contre le terrorisme, le Mali ne sera pas seul et peut compter sur le soutien des 15 membres de l’Union européenne.
Soutenir les efforts des autorités maliennes, de la MINUSMA et des missions de l’Union européenne au Mali, tel était l’objectif de la visite effectuée par les ministres français et allemands des Affaires étrangères dans notre pays. Ainsi, après l’Ukraine et la Libye, c’est au Mali hier et au Niger aujourd’hui où ils débarquent conjointement. Ce, pour apporter les réponses de ces deux poids lourds du continent européen aux défis de la région, tant sur le plan de la sécurité que du développement.
Pour le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, le soutien de l’Allemagne et de la France au processus de paix au Mali et la restauration de son intégrité territoriale n’a jamais été aussi fort. C’est ainsi qu’il a rappelé l’intervention Serval en janvier 2013, devenue par la suite Barkhane avec une dimension plus régionale. S’agissant de l’appui apporté par l’Allemagne, il a rappelé qu’au-delà du fait qu’il soit le premier pays à reconnaitre officiellement l’indépendance du Mali, de nombreux projets de coopération visant plusieurs domaines lient les deux pays. S’y ajoute l’annonce récente de l’envoi de 600 militaires supplémentaires en mi-mai 2016 pour aider la mission européenne de formation des militaires maliens et assister la MINUSMA. Par ailleurs, il a insisté sur le fait que le plus grand obstacle à la réalisation de la paix au Mali et même au-delà reste la menace terroriste qui n’épargne aucun pays.
Quant à son homologue français, Jean-Marc Ayrault, il a rappelé les progrès institutionnels, militaires, etc. réalisés par le Mali depuis le déclenchement de l’Opération Serval. Laquelle, selon lui, avait permis de sauver le Mali et sa démocratie qui menaçaient de s’effondrer. Il a également salué la signature de l’accord de paix qui est pour lui un pas important. En outre, il a mis l’accent sur l’urgence d’aller vite dans la mise en œuvre des dispositions prévues par ce document. C’est ainsi qu’il a appelé la nécessité de mettre en place dans les plus brefs délais les autorités de transition et l’opérationnalisation des patrouilles mixtes afin que les services de l’Etat fassent leur retour sur l’ensemble du territoire national. Selon lui, ces mesures sont importantes, car elles freinent l’influence grandissante de ceux qu’il a qualifiés comme « ennemis de la paix ». Avant d’affirmer que les projets financés par l’Agence française de développement devraient être engagés dans le nord sans attendre. Le chef de la diplomatie française a également annoncé un soutien plus accru aux pays du G5 sur tous les plans ainsi qu’au gouvernement d’union en Libye d’où surviennent la plupart des crises que rencontre la région en raison du désordre qui règne dans ce pays livré à des trafiquants en tous genres.
Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, la solution à la crise malienne se trouve d’abord au Mali et l’Europe ne sera là que pour l’accompagner dans cette dynamique. Abondant dans le même sens que son homologue français, il a soutenu l’importance d’aller vite dans la mise en œuvre réelle de l’accord pour que les populations puissent concrètement bénéficier des dividendes de la paix. Il faut noter que depuis le début de cette année, plusieurs hauts responsables français et allemands sont venus au Mali pour exprimer leur soutien aux efforts des autorités maliennes pour ramener la paix. C’est dans ce cadre que l’on peut citer le déplacement effectué par le Président allemand, Joachim Gauck en février dernier, suivi de celui du Premier ministre français, Manuel Valls quelques jours après et la ministre allemande de la Défense, Ursula Von Der Leyen, en avril dernier. Il y a lieu de rappeler que les deux chefs de la diplomatie avaient d’abord été reçus par le président IBK pour lui exprimer leur soutien. Ils se rendront ensuite à Gao au camp de la MINUSMA et de Barkhane pour remonter le moral des troupes.