Tamanrasset : après des mois d’attente, plus de 500 Maliens autorisés à rentrer au bercail

Par kibaru

Depuis plusieurs mois, environ 500 Maliens sont bloqués à Tamanrasset, localité située au sud de l’Algérie. La plupart d’entre eux sont des candidats à l’immigration vers les pays européens. Ils ont été par la suite abandonnés par des passeurs, souvent dans le dénuement le plus total. S’y ajoute que la cohabitation avec la population locale n’est pas aussi parfaite. D’où des affrontements récurrents entrainant même des morts d’hommes.

Récemment, beaucoup de ces migrants clandestins avaient émis le souhait de rentrer au Mali après l’échec de leurs tentatives de rejoindre l’Europe. Dans leur naïveté, certains ont confié leurs biens à un personnel du Consulat du Mali à Tamanrasset qui a disparu de la circulation. Même ses collaborateurs disent n’avoir aucune nouvelle de lui.

C’est ainsi qu’ils avaient organisé un sit-in devant la représentation diplomatique à Tamanrasset pour demander au consul de les aider à rentrer au pays. Faute de réponse de ce dernier après plusieurs jours d’attente, ils ont menacé de faire le trajet à pied. C’est à partir de là que le Consul général du Mali au Niger, Abderrahmane Galla, a décidé de tout mettre en œuvre pour leur rapatriement. Ainsi, ce n’est que tout récemment qu’ils ont eu la garantie de pouvoir rentrer chez eux. Toutefois, ils devront passer par le Niger et le Burkina Faso avant de regagner le Mali.

Selon une source proche du dossier, ces Maliens seront d’abord transportés à bord de camions jusqu’à Arlit ( Nord du Niger) avant d’embarquer dans des bus confortables jusqu’à Bamako en passant par Ouagadougou.  Un trajet certes de plus de 3 000 Km, mais qui devrait leur permettre d’éviter la frontière algéro-malienne considérée comme une « zone de conflit ».

A noter qu’ils sont environ 16 000 Maliens à vivre dans le sud de l’Algérie, dont quelques milliers rien qu’à Tamanrasset. Beaucoup se sont retrouvés pris au piège après leur abandon par des marchands de rêves qui leur faisaient miroiter une traversée vers les côtes européennes. Par contre, d’autres ont choisi d’y vivre et de gagner leur vie même si des programmes sont en cours en vue d’un rapatriement volontaire. Il convient donc qu’une solution soit vite trouvée à cette équation à plusieurs inconnues. Sans soute que ce sujet sera au menu de la prochaine session de la Grande Commission mixte algéro-malienne, prévue à Bamako et élevée à la présidence des Premiers ministres des deux pays.