Tension à Kidal : la fête de Tabaski endeuillée

Par kibaru

La trêve appelée par toutes les parties pour permettre à leurs éléments de passer la fête de Tabaski tranquillement avec leurs proches à Kidal et ses alentours n’a apparemment été que de courte durée. En effet, le compromis provisoire initié par certains leaders religieux entre la CMA et le GATIA a vite fait de voler en éclat faisant planer une nouvelle fois des risques d’affrontements entre ces deux camps. Du jour de la fête, le lundi 12 septembre, à aujourd’hui, plusieurs corps récemment tombés, ont été retrouvés. Parmi les défunts, on retrouve entre autres, Feu Baye Ag Abasil, Rhissa Ag Jidata et Afoni Ag Makhamad. Les deux camps se rejettent la responsabilité de ce crime.

Par ailleurs, contrairement au vœu formulé de part et autre, les ressortissants de plusieurs localités de la région de Kidal n’ont pas réussi à passer la fête avec leurs proches. Des individus armés se réclamant d’un camp comme de l’autre leur en ont dissuadé en les menaçant de les exécuter s’ils franchissent les portes de ces localités. Ainsi, ce sont de véritables blocus qui ont été imposés par les hommes armés. Les forces internationales telles que la MINUSMA et l’Opération Barkhane ont assisté impuissamment à cette situation. Le patron du GATIA a accusé le HCUA de vouloir se servir de ces forces comme son bras armé puisque ses combattants sont toujours retranchés à Kidal. En tout cas, la tension est à son comble et les risques d’une reprise des hostilités entre le GATIA et la CMA autour de Kidal ne sont pas à écarter. Une situation qui va ralentir davantage la mise en œuvre de l’accord déjà fortement perturbée par ces violences.

Pourtant, parmi ses prérogatives, la MINUSMA avait été renforcée pour sévir contre les responsables de la violation du cessez-le-feu et assurer la protection des civils. Toutefois, elle semble quelque peu dépassée par l’actuelle tournure des évènements. De quoi renforcer davantage le doute de l’opinion publique malienne sur l’utilité et l’efficacité de cette mission. Pour l’heure, une chose est sûre : sur les deux principaux points ayant motivé le renouvellement de son mandat, par le Conseil de sécurité de l’ONU, à travers la Résolution 2295 du 29 juin dernier, la mise en œuvre de l’accord et la lutte contre le terrorisme, cette mission est très loin de l’objectif.