Terrorisme : Une association déplore la non présentation de l’Opération Barkhane devant le parlement français

Par kibaru

Dans un rapport publié récemment par l’association française Survie, les différentes interventions militaires françaises en Afrique sont passées au peigne fin. Le porte-parole de l’Association, Yanis Thomas dénonce l’alliance nouée par la France avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dans sa reconquête des régions du Nord du Mali qui étaient sous occupation en 2012.

Pour lui, ce mouvement a été à la base de la détérioration de la situation sécuritaire à travers un accord passé avec des terroristes de tous acabits. De ce fait, il était inopportun de s’associer à lui pour quoi que ce soit. Il estime que cette situation a provoqué un ressentiment de la part des Maliens devenus moins enthousiastes sur la nécessité de cette intervention militaire française.

Yanis Thomas a indiqué que cette alliance passée entre la France et le MNLA est l’une des raisons qui ont entravé la résolution définitive de la crise sécuritaire. Il a affirmé que malgré une forte présence militaire de la France, la résurgence des combats et des violences au Mali n’a jamais cessé. Une situation qui s’est aggravée jusqu’à s’étendre dans les autres régions du Sahel.

Il a également dénoncé l’indépendance totale de l’armée française qui a une capacité d’action autonome vis-à-vis du pouvoir de Bamako ou de Niamey. Ce n’est pas tout. L’orateur n’a pas manqué de rappeler que contrairement à ce qui se fait dans de pareils cas, l’Opération Barkhane n’a pas été validée par le parlement français. Ce qui, selon lui, viole les dispositions de l’article 35 qui stipulent que : « La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement. Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote. Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort. Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivante ».

Aucune de ces procédures n’a donc été suivie dans le cadre du déclenchement de l’Opération Barkhane. Laquelle est intervenue en août 2014 avec une mobilisation de 3000 soldats français pour s’étendre dans tout le Sahel. Elle a succédé à l’Opération Serval lancée en janvier 2013 pour libérer les régions du Nord du Mali qui étaient occupées par une alliance formée de rebelles et de terroristes de tous ordres.

Ainsi, malgré son bien-fondé, l’intervention militaire française au Mali a laissé comme un goût du travail inachevé en fermant la porte au déploiement massif des militaires maliens sur toutes les régions du pays.