Le samedi 15 juillet dernier, les soldats français de l’Opération Barkhane ont libéré quatre personnes. Lesquelles avaient été arrêtées en compagnie de deux autres, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 juillet, dans la localité de Eminaghata, située à environ une centaine de kilomètre de Ber, dans la région de Tombouctou.
Ainsi, leur arrestation spéculaire avait largement été commentée dans la zone. En effet, l’on se rappelle que pour la circonstance, les soldats français de l’Opération Barkhane à bord de plusieurs hélicoptères avaient encerclé la zone pendant plusieurs heures. Des perquisitions avaient été menées dans plusieurs domiciles et de nombreuses personnes ont été fouillées. C’est ainsi que Abdoul Mounim Ag Abdorahim, Abdoul Basset Ag Oumar, Hassane Ag Iyad, Alhousaïni Ag Assaleh, Alhassane Ag Hamad Attayou et Mohamed Almoctar Ag Azahabi, ont été arrêtés et conduits vers des destinations inconnues.
On leur reprochait d’être des complices des terroristes qui mènent des attaques contre l’armée malienne et les forces internationales (MINUSMA et BARKHANE) dans la région de Tombouctou.
Pourtant, leurs proches avaient rejeté en bloc les faits qui leur ont été reprochés dénonçant des « accusations mensongères et calomnieuses ». Depuis plusieurs initiatives avaient été mises en place en vue d’obtenir leur libération. Parmi celles-ci, l’une était conduite par Abdel Majid Ag Mohamed Ahmed, le chef de la tribu des Kel Ançar. Visiblement, ces démarches ont été fructueuses puisque le samedi 15 juillet, Barkhane a libéré quatre des six personnes après que leur innocence ait été prouvée. Elles ont dénoncé leurs mauvaises conditions de détention et ont affirmé avoir été abandonnées à leur sort par Barkhane à Tarabangou, localité située à l’est de Tombouctou. Bien qu’on ignore encore le sort réservé aux deux présumés terroristes restants, des sources estiment que des initiatives sont en cours pour tenter de les libérer dans les meilleurs délais.
Il faut dire que ces raids des forces françaises sont très souvent décriés par les populations civiles qui les considèrent comme une « force d’occupation ». Certains dénoncent des arrestations arbitraires qui ne se reposent que sur des bases « mensongères et calomnieuses ». Surtout que la plupart du temps, ces opérations sont faites sans aucun discernement puisque même les éléments des mouvements armés signataires ne sont pas épargnés. Très souvent, c’est le port d’arme qui justifie leur arrestation. D’aucuns déplorent aussi le fait que l’armée malienne n’est pas très souvent associée à ces opérations dont certaines se déroulent en plein cœur de Tombouctou. Malheureusement, cette mobilisation n’a pas permis de mettre un terme au terrorisme. Bien au contraire, le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur profitant sans doute de la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, ne cesse de gagner du terrain.
Cette situation intervient alors que le processus de paix est plus que dans l’impasse puisque les mouvements signataires de l’accord notamment ceux de Kidal ont repris les hostilités en violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014.