Depuis un certain temps, les visiteurs ne sont plus les bienvenus à Tombouctou. Ce, après qu’elle ait passé du statut de ville historique recevant des milliers de touristes durant des années de par le monde, à celui d’une ville fantôme.
Les rues ont été envahies par les eaux de pluie se mêlant à des ordures et des débris de maisons qui se sont récemment effondrées des suites des fortes précipitations enregistrées. Un spectacle qui rend les habitants de cette ville appelée « la Cité des 333 Saints » hostiles à toute présence de visiteurs dans ces moments difficiles. Aujourd'hui, dans certains quartiers de Tombouctou, on se crorait être à la ville italienne de Venise, car sans pirogue ou pinasse, il est impossible de se déplacer
Actuellement, la ville n’a presque d’existence que de nom. Après des années de négligence et de marginalisation de ses monuments historiques, obligeant l’UNESCO à les placer sur la liste des patrimoines en péril, les rues de Tombouctou sont devenues comme une piscine géante sans public où les citoyens pauvres se noient dans les eaux de pluie. Ce, alors qu’ils sont à la recherche de quoi subvenir aux besoins de la famille généralement composée de plusieurs membres.
Selon Mohamed Askofaré, originaire de la ville et qui vit dans l’un de ses plus vieux quartiers, Djingareyber, «l’indifférence est en train de détruire la ville. Bien avant le début de la saison des pluies, on trouvait des rues fermées à cause des ordures qui peinent à être balayées. Maintenant que la saison pluvieuse a commencé, la situation ne fait que se compliquer davantage. Notre confiance est toujours brisée. A chaque élection qu’elle soit présidentielle ou législative, les candidats viennent sillonner la zone et promettent monts et merveilles qu’ils oublient aussitôt après avoir été élus ».
Il ne fait aucun doute que ces jours-ci Tombouctou fait face à des grandes inondations causées par les fortes pluies récemment enregistrées durant cet hivernage. Ce qui a entrainé un déplacement massif des populations de certains quartiers populaires et historiques vers d’autres. Ce, en raison du fait que leurs maisons en banco ont été détruites par les eaux de pluies. Ce qui fait qu’ils n’ont d’autre choix que de se réfugier chez certaines connaissances ou des proches qui vivent dans un quartier moins touché par les inondations. Malgré ces conditions difficiles, la présence des autorités n’est pas très ressentie par les populations victimes.
Massiré DIOP