Vendredi noir au Mali : trois militaires et six casques bleus guinéens tués

Par kibaru

Décidément, le vendredi semble être le jour favori dans lequel les terroristes commettent des attentats. Ainsi, deux attaques distinctes ont eu lieu ce matin faisant au moins 9 morts dont trois militaires maliens dans la région de Tombouctou et six casques guinéens dans le camp de la MINUSMA à Kidal.

C’est d’abord celui-ci qui a été visé tôt ce matin par plusieurs roquettes. On dénombre au moins six casques bleus du contingent guinéen tués, une trentaine de blessés dont 9 dans un état critique et un hélicoptère touché. C'est le groupe terroriste Ançar Dine du Malien Iyad Ag Ghali très présent dans la zone qui a revendiqué l'attaque.

Par ailleurs, cette attaque intervient au moment où des leaders de Plateforme et de la CMA sont présents à Kidal pour une gestion commune de la ville après l’entrée musclée du GATIA qui avait fait couler beaucoup d’encre. Reste à espérer que cette nouvelle prise de position en application des conclusions de la rencontre d’entente à Anefis en septembre dernier peut aider la huitième région du pays à sortir de l’ornière.

3 militaires tués sur l’axe Goundam – Tombouctou

Par ailleurs, un convoi de l’armée malienne est tombé dans une embuscade ce matin aux environs de 11h 30 sur l’axe Goundam – Tombouctou. Au moins trois militaires ont été tués, deux autres blessés et un véhicule enlevé par les assaillants. Selon nos informations, ces derniers étaient à bord d’un véhicule militaire sans doute enlevé lors d’une précédente attaque. Cette situation intervient à près d’une semaine d’un attaque qui a visé le camp de la MINUSMA à Tombouctou où un officier malien, le Commandant du GTIA ALFAROUK, Karim Niang a été tué et deux casques bleus nigérians grièvement blessés. En tout cas, l’urgence est de mise, car les attaques terroristes se font de plus en plus violentes et meurtrières.

Tout en exprimant son indignation, le nouveau patron de la MINUSMA, le Tchadien Annadhif s’est dit révolter par rapport à l’acte commis à Kidal qui intervient à une semaine des arrangements locaux signés entre la CMA et la Plateforme et 48 heures après son passage dans la ville. Pour lui, "Cet acte grave traduit le désarroi du camp des ennemis de la paix, car il intervient au moment précis où la mise en œuvre de l’Accord de paix devient de plus en plus une réalité au Mali”. Toutefois, il n’a rien dit sur les mesures qui seront prises pour renforcer les installations de la mission onusienne qui deviennent des cibles privilégiées de ces attaques.

Aussi, ce qui intrigue plus d’un observateur, c’est le silence radio observé par l’Opération Barkhane qui ne s’est même contentée d’exprimer ses condoléances aux victimes.