La confirmation a été faite par la cheffe de la diplomatie australienne, Penny Wong. Selon elle, son compatriote le Dr Ken Elliott, kidnappé en 2016 au nord-ouest du Burkina Faso a été libéré, ce vendredi 19 mai. L'homme de 88 ans de Perth a même rejoint sa famille
En effet, le Dr Ken Elliott, l'Australien qui a été enlevé par un groupe lié à Al-Qaïda en Afrique en 2016, a été libéré. Elliott et sa femme, Jocelyn, étaient octogénaires lorsqu'ils ont été enlevés par des extrémistes au Burkina Faso. Le couple de Perth vivait dans ce pays depuis 1972 et avait construit une clinique médicale dans la ville septentrionale de Djibo. L'Émirat du Sahara, lié à Al-Qaïda, a libéré Jocelyn Elliott quelques semaines plus tard. Le Premier ministre australien de l'époque, Malcolm Turnbull, avait déclaré qu'il s'agissait d'une "situation diplomatique difficile".
La ministre des Affaires étrangères, Penny Wong, a déclaré vendredi matin qu'Elliott était « sain et sauf » et avait « retrouvé sa femme Jocelyn et leurs enfants ». Elle était très contente du résultat, dit-elle. Dans un communiqué, la famille Elliott a exprimé son soulagement et a remercié le gouvernement et "tous ceux qui ont été impliqués au fil du temps pour obtenir sa libération". "Nous souhaitons exprimer nos remerciements à Dieu et à tous ceux qui ont continué à prier pour nous", indique le communiqué. « Nous continuons également de prier pour ceux qui sont toujours détenus et leur souhaitons la liberté et un retour en toute sécurité auprès de leurs proches » espère l’auteur dudit communiqué. « À 88 ans et après de nombreuses années loin de chez lui, le Dr Elliott a maintenant besoin de temps et d'intimité pour se reposer et reprendre des forces. Nous vous remercions de votre compréhension et de votre sympathie » poursuit la note. En 2018, Jocelyn Elliott a plaidé pour la libération de son mari, estimant qu'il n'avait « plus beaucoup de temps à vivre sur cette terre ». La première preuve de vie du Dr Elliott remonte à juillet 2017 à la veille du sommet du chef de l’Etat français et de ses homologues du G5 Sahel à Bamako pour le lancement de la force conjointe de cette organisation dont le Mali a claqué la porte en 2022. Cette libération intervient deux mois après celle du journaliste Olivier Dubois (enlevé le 8 avril 2021 au Mali) et de l’humanitaire américain Jeffery Woodke (enlevé le 14 octobre 2016 au Niger). Signalons qu’il reste encore au moins quatre occidentaux au Sahel en captivité ou portés disparus. Parmi eux figure le Roumain Iulian Ghergut, enlevé en avril 2015 et qui détient le record du plus ancien otage occidental connu du Sahel. Ses proches ont reçu le 16 mars dernier une vidéo de décembre 2021 le montrant en vie. Les autres sont notamment le couple italien Rocco Antonio Langone et Maria Donata Caivano, 64 et 62 ans, et leur fils Giovanni, 43 ans, capturés en mai 2022 dans la région de Koutiala, dans le sud du Mali. S’y ajoute le prêtre allemand Hans Joachim Lohre, disparu à Bamako en novembre 2022. Par ailleurs, on est toujours sans nouvelle du Sud-africain Gerco Van Deventer, apparu dans une vidéo, le 4 janvier dernier, dans laquelle il se disait otage du JNIM. L'air serein, devant un tapis vraisemblablement fixé à un véhicule, il portait une tenue blanche avec une barbe pleine et s'exprimait en anglais. Dans cette vidéo d'un peu moins de deux minutes, l’orateur affirme qu’il a été capturé en Libye où il travaillait comme ambulancier depuis le 3 novembre 2017 avant d’être transféré au Mali. Avant la Libye, il a travaillé pendant plusieurs années en Afghanistan où il a occupé plusieurs postes dans le secteur privé.
Ce n'est pas la première fois qu'un Sud-Africain est retenu en captivité au Mali. En 2011, Stephen McGrown a été enlevé à Tombouctou par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avant d'être libéré en 2017. A l'époque, Pretoria avait déclaré n'avoir versé aucune rançon aux djihadistes. D’ailleurs, c’est le même cas pour tous les autres otages libérés dont les pays ne reconnaissent presque jamais avoir payé des rançons bien que cela soit une condition pour Al-Qaïda avant toute libération.
Par ailleurs, on compte également des dizaines de citoyens maliens, bukinabè ou nigériens toujours détenus par des organisations jihadistes, des milices communautaires ou des groupes armés non identifiés qui prospèrent au Sahel. Des otages très nombreux, mais très peu médiatisés.