Le Conseil des Ministres, réuni ce mercredi 21 mai 2025, a approuvé la phase II du Programme national d’irrigation de proximité (PNIP), couvrant la période 2025‑2034. D’un coût global estimé à 333,306 milliards de FCFA, ce programme vise à renforcer la résilience des campagnes agricoles, essentielles dans un Mali à vocation agro-silvopastorale.

Instauré initialement en 2012 pour pallier les incertitudes climatiques, le PNIP a, sur deux cycles (mars 2012–février 2021), permis d’aménager 66 031 hectares sur une cible totale de 126 000 hectares, soit un taux d’exécution de 52,4 % . Un audit de performance et financier a validé la pertinence de ses actions et la bonne gestion des fonds, particulièrement pour renforcer l’irrigation en zones marginales.

La phase II se déploiera en cinq ans, avec pour objectif de consolider les acquis, combler les lacunes identifiées, intégrer les évolutions institutionnelles et anticiper les défis climatiques à travers des aménagements hydro-agricoles de proximité. Ces infrastructures devraient permettre aux agriculteurs de gagner en autonomie, réduire leur dépendance aux pluies saisonnières et améliorer la sécurité alimentaire.

Le PNIP touche une part essentielle des 73 % de Maliens vivant en zones rurales, employés à 79 % dans l’agriculture, secteur qui représente 37 % du PIB . Son potentiel reste énorme : le Mali possède près de 2,2 millions d’hectares pouvant être irrigués, mais moins de 12 à 15 % sont exploités actuellement .

Dans le contexte de la campagne agricole 2025‑2026, qui vise 11 696 721 tonnes de céréales et 682 000 tonnes de coton graine, selon les projections du ministère de l’Agriculture, ce programme revêt une importance stratégique . Le démarrage des labours est prévu dès début mai, comme les années précédentes, et la campagne sera renforcée par la disponibilité des intrants à l’aide de subventions gouvernementales (14 000 FCFA le sac d’engrais minéral, 3 000 FCFA l’engrais organique) .

Les retombées attendues incluent l’augmentation des revenus ruraux, la disponibilité accrue de produits maraîchers sur les marchés locaux et une nutrition améliorée pour les communautés. Le PNIP 2 intégrera la participation des collectivités territoriales, l’implication des productores et producteurs dans la mise en œuvre, ainsi que la mobilisation de partenaires techniques et financiers.