Climat: Addis-Abeba prépare la voix africaine pour la COP30

Par kibaru

Les dirigeants africains se sont réunis à Addis-Abeba du 9 au 11 septembre 2025 pour le 2ᵉ Sommet africain sur le climat, une étape clé en vue de la COP30 prévue à Belém, au Brésil, en novembre prochain. L’objectif affiché était d’apporter une position commune et de transformer les promesses en actions mesurables.

Le continent, qui ne représente que 3,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, subit pourtant certains des impacts les plus lourds. Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique a besoin de 250 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour financer son adaptation et sa transition énergétique, alors qu’elle ne reçoit aujourd’hui qu’environ 30 milliards, soit à peine 12 % des besoins.

La déclaration finale, dite Addis Ababa Declaration, demande à la communauté internationale de respecter ses engagements financiers et appelle à lever 50 milliards de dollars par an pour soutenir les solutions climatiques locales. Les dirigeants exigent que ces fonds soient versés sous forme de subventions plutôt que de prêts, afin de ne pas alourdir la dette des États. Certains ont même évoqué la nécessité de mécanismes de sanction pour les grands pollueurs qui ne tiennent pas parole.

Le sommet a également réaffirmé la priorité accordée aux énergies propres. L’Afrique dispose d’un potentiel de 350 gigawatts d’énergie solaire installable d’ici 2030, mais moins de 2 % de ce potentiel est aujourd’hui exploité. Les chefs d’État ont rappelé l’importance de réduire la dépendance au charbon, au gaz et au pétrole, qui couvrent encore 70 % de la consommation énergétique du continent.

Des initiatives structurantes ont été validées, dont l’Africa Climate Innovation Compact et l’African Climate Facility, avec l’objectif de générer 1 000 solutions climatiques d’ici 2030 et de restaurer plusieurs millions d’hectares de terres dégradées dans le cadre de la Grande Muraille verte.

Si les débats ont mis en évidence les divergences entre pays producteurs d’hydrocarbures et ceux misant déjà sur le renouvelable, Addis-Abeba marque une étape politique importante. Contrairement à la COP29 de Bakou, jugée stérile, la COP30 de Belém apparaît comme une opportunité décisive pour que l’Afrique obtienne enfin des résultats à la hauteur de ses besoins.