Fin des audiences sur l’affaire Al Hassan : Plaidoyers solides entre l'accusation et l'équipe de défense devant la CPI

Par kibaru
AL Hassan Ag Abdoul Aziz lors de l'audience ©CPI

Hier jeudi 25 mai 2023, les séances de clôture du procès du Malien Al-Hassan Ag Abdoul aziz Ag Mohamed, accusé de crimes de guerre devant la Cour pénale internationale (CPI), se sont achevées à La Haye au Pays-Bas. 

Lors de la présentation des conclusions orales du procès d'Al-Hassan, qui a débuté le mardi 23 mai 2023, dans l'une des salles de la Cour pénale internationale, l'accusation (Bureau du Procureur) a confirmé que :  

«Al-Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed a personnellement supervisé l'application des châtiments corporels, notamment ce sont les amputations et les flagellations lorsque la ville de Tombouctou était sous le contrôle d'Ansar Dine et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, pendant environ un an depuis début 2012.» 

De leur côté, les représentants légaux des victimes ont accusé Al Hassan d'avoir contribué aux travaux du Tribunal islamique de Tombouctou et participé à l'exécution de ses décisions. De même qu’il serait impliqué dans la destruction des sanctuaires des saints à Tombouctou avec l'aide de la police islamique à travers les personnels de la police islamique travaillant sur le terrain. Il lui est aussi reproché d’avoir participé à la mise en œuvre de la politique de mariage forcé des femmes de Tombouctou. Ce qui a abouti à la commission de viols fréquents et d'asservissement sexuel des femmes et des filles. Des charges rejetées en bloc par l’équipe de défense de Mr. Al Hassan.

C’est ainsi que l'avocate principale de l'équipe de défense, Maître Mélinda Taylor a confirmé que son client n'est qu'une petite boîte de sardines, comme l'a décrit un notable de la ville de Tombouctou, qui est l'un des témoins de procureur.

L'équipe de défense de Mr. Al-Hassan a raconté devant les juges de la Cour pénale internationale le cours des événements à Tombouctou en 2012, mois après mois. Ils ont exclu  le fait que leur client ait joué un quelconque rôle dans les actes de violence, y compris le viol et le mariage forcé. 

La défense a également exigé dans ses plaidoiries, qui se sont terminées ce jeudi matin que les juges respectent le peuple musulman malien et examinent l'affaire d'une manière qui tient compte des traditions des habitants de Tombouctou. Une ville considérée comme un centre de civilisation islamique où le Saint Coran est la source de législation. Selon la défense, telle était l'une des principales raisons de la création du tribunal islamique en 2012, composée de juges et de personnalités religieuses qui se sont rendues célèbres dans l’application stricte de la législation à Tombouctou bien avant 2012. 

Il convient de noter que la présentation des conclusions orales dans le procès d'Al-Hassan s'est terminée par le discours du juge en chef. Lequel a confirmé que des échanges auront lieu afin de délibérer le verdict de l'affaire Al-Hassan au moment opportun.