Deux ressortissantes canadiennes, en programme d’échange universitaire, ont été enlevées à Kumasi, la deuxième plus grande ville du Ghana, pays qui a connu dernièrement plusieurs enlèvements contre rançon, a-t-on appris jeudi de sources sécuritaires.
Les deux étudiantes de l’Université Technique de Kumasi, à environ 250 kilomètres au nord de la capitale Accra, ont été kidnappées mardi vers 20 h après avoir quitté leur appartement, rapporte la presse locale.
Des sources policières et au sein du ministère de l’Information du Ghana ont confirmé l’information auprès de l’AFP, sans donner plus de détails, indiquant qu’une enquête est en cours.
Cité dans un média canadien, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères canadien, Guillaume Bérubé, a refusé de «commenter ou donner quelconque information qui pourrait ternir les efforts déployés pour garantir la sécurité des Canadiens».
Il était pour l’instant impossible de déterminer s’il s’agit d’un enlèvement contre rançon opéré par des petits groupes mafieux, comme il est très souvent pratiqué au Nigeria, pays anglophone très proche culturellement du Ghana, ou s’il s’agit d’un enlèvement d’un groupe djihadiste.
Plusieurs enlèvements contre rançon ont eu lieu ces derniers mois dans le pays, «un phénomène qui touche nos frères nigérians, mais que nous ne connaissions pas avant», a déclaré le président Nana Akufo-Addo, fin avril.
En avril, un diplomate estonien a été enlevé 24 heures à Accra par un groupe criminel nigérian présumé. Un homme d’affaires indien a également été kidnappé pendant deux jours à Kumasi avant d’être relâché.
Le Ghana n’a connu aucun trouble majeur de sécurité dans son histoire et a toujours été perçu comme un pays pacifique et paisible dans une région tourmentée par les guerres civiles, la criminalité rampante ou les groupes djihadistes.
Le pays d’Afrique de l’Ouest a d’ailleurs fait du tourisme, notamment nord-américain, l’un des piliers de son développement économique.
Mais le Ghana est également limitrophe du Burkina Faso, pays pauvre confronté depuis plusieurs mois à une explosion de violences attribuées à des groupes djihadistes.
Le Ghana, où les deux tiers de ses 30 millions d’habitants sont chrétiens et environ un tiers est musulman «vivent en coexistence pacifique que le monde nous envie», a souligné le président Akufo-Addo mercredi, lors d’un discours pour la fête de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du ramadan.
Il a appelé toutefois les Ghanéens à «rapporter tout acte suspect à la police».
La semaine dernière, un homme ressortissant du Burkina Faso a été arrêté en possession d’une arme à feu dans une église dans le nord du Ghana.
journaldemontreal