Les migrants ont de moins en moins accès à l’aide humanitaire et aux services vitaux

Par kibaru

Un rapport de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, rendu public mardi 10 juillet, alerte sur la situation des migrants dans les pays d’accueil. Ces derniers ont de plus en plus de mal à accéder à l’aide humanitaire et aux services vitaux, au mépris du droit international.

 

Dans un rapport publié mardi 10 juillet intitulé "Comment les obstacles aux services vitaux font de la migration une crise humanitaire" (How barriers to basic services turn migration into a humanitarian crisis), la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant rouge (IFRC) alerte sur le manque d’accès à l’aide humanitaire et aux services vitaux des migrants dans les pays d’accueil, au mépris du droit international.  

"Tout le monde a le droit d’être traité avec dignité et respect"

Les gouvernements en plein durcissement migratoire –notamment en Europe et aux Etats-Unis - adoptent des "stratégies" pour décourager l’immigration, allant jusqu’à "restreindre l’accès à des services de base comme la santé, un abri, de la nourriture ou une aide juridique", déplore la Fédération sans citer de pays en particulier.

"Il n’y a pas besoin de maltraiter les gens pour arriver à contrôler les frontières", affirme dans un communiqué le président de la Fédération, Francesco Rocca, qui rappelle que le droit international garantit protection aux migrants, même ceux qui ne peuvent prétendre à l’asile. Empêcher l’accès aux services essentiels "est complètement inacceptable. Tout le monde a le droit d’être traité avec dignité et respect", a-t-il martelé.

Selon le rapport, dans le nord de la France, une ONG a relevé que près des deux-tiers des réfugiés et migrants dont elle s’occupait avaient des problèmes de santé "directement liés aux conditions dans lesquelles ils sont logés". Dans plusieurs villes de France (mais aussi dans d’autres pays européens), des cas de gale et de tuberculose ont notamment été rapportés ces dernières années, autant de maladies directement liées aux conditions de vie précaires des migrants.

Peur d’être interpellé lors d’une consultation

Les auteurs du rapport soulignent également l’existence de ce qu’ils qualifient de "barrières indirectes" à l’accès aux soins : nombre de migrants ont peur d’être harcelés ou interpellés lors d’une consultation médicale. Dans le nord de Paris, les équipes de Médecins sans frontières (MSF) – qui gèrent le centre pour mineurs de Pantin – ont en effet constaté à plusieurs reprises que certains migrants refusaient de se rendre à l’hôpital, de peur d’être arrêtés par les forces de l’ordre.

Pourtant, pour la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant rouge, le refus de fournir des soins de base est non seulement immoral, mais il est surtout coûteux pour les États. Le rapport rappelle par exemple que "des études en Allemagne et en Grèce ont montré que donner accès à des soins pré-nataux pouvait générer 48% d’économie par rapport au coût d’éventuels soins d’urgence".

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