Classé parmi les organisations terroristes par les Nations unies et les États-Unis, le groupe jihadiste libyen, proche d’al-Qaïda, a annoncé sa « dissolution », via un communiqué diffusé le soir du 27 mai.
Créé en 2011 à la suite de la chute du régime du colonel Kadhafi et de la fusion de plusieurs milices, dont la Brigade Abu Obayda bin al-Jarah, la Brigade de Malik et la Brigade du 17 février, Ansar Asharia était accusé d’être le responsable de l’attaque lancée contre le consulat américain de Benghazi, le 11 septembre 2012. L’ambassadeur des États-Unis, Christopher Stevens, y avait laissé la vie, de même que trois de ses compatriotes. Cette affaire a par ailleurs affaibli Hillary Clinton, qui était à la tête de la diplomatie américaine au moment des faits.
Depuis, Ansar Asharia a été affaibli par l’offensive menée par les forces du maréchal libyen Khalifa Haftar, actuellement chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), laquelle dépend du gouvernement d’al-Baïda, qui n’est plus reconnu par la communauté internationale.
Le groupe a ainsi perdu son chef, Mohamad Azahawi, tué lors d’un combat à Benghazi, à la fin de l’année 2014, et dû faire face à une vague de défections de ces combattants, partis rejoindre les rangs de l’État islamique (EI).
Par la suite, Ansar Asharia a rejoint le Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, une coalition de milices islamistes qui n’occupe plus que deux quartiers de cette ville de l’est libyen, après avoir subi une série de revers face à l’ANL.
Outre Benghazi, le groupe terroriste était aussi présent à Derna, une localité connue pour être un bastion jihadiste. Le 26 mai, l’aviation égyptienne y a bombardé des camps d’entraînement, en réponse à une attaque qui, commise quelques heures plus tôt contre un bus transportant des chrétiens coptes (29 tués), a été revendiquée par l’EI.
Ces frappes aériennes égyptiennes ont été condamnées par le gouvernement d’union nationale (GNA), rival de celui d’al-Baïda et reconnu par la communauté internationale. « Quelque soient les prétextes, nous refusons tout acte qui porte atteinte à la souveraineté de notre pays. Il n’y a pas de justification pour la violation des territoires des autres pays sous n’importe quel qualificatif. »
Via un communiqué, l’Armée nationale libyenne a indiqué avoir participé à ces raids aériens égyptiens à Derna et précisé que des « avions de combat modernes de type Rafale » avaient été engagés.
« Des munitions spécifiques » ont été utilisées pour détruire des sites « préalablement identifiés ». « Deux autres cibles ont été identifiées au cours de l’opération », a expliqué l’ANL. Les frappes ont visé des camps militaires ainsi que le quartier général de Majless Moujahidine Derna, un groupe proche d’al-Qaïda. « L’opération a été réussie et les pertes des terroristes d’al-Qaïda ont été lourdes en hommes et équipements », a-t-elle ajouté.
Avec OPEX360