Deux Maliens, dont un adolescent, sont décédés lors d’un déplacement forcé organisé début août par les autorités marocaines. Les circonstances du drame sont pour l’instant inconnues.
L’un avait 16 ans et s’appelait Mimoune Traoré, l’autre reste pour l’heure non identifié. Deux migrants originaires du Mali sont morts début août lors d’un déplacement forcé, mené par les autorités marocaines. L’information n’est parvenue que la semaine dernière à l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) qui a cherché à en savoir plus : les deux Maliens ont été interpellés à Tanger, où ils se trouvaient avec des centaines de migrants, dans l’espoir de rallier l’Europe.
Les deux hommes ont trouvé la mort à l’entrée de la ville de Kenitra (à une cinquantaine de km au nord de Rabat), lors d’un de ces transports en bus que les autorités marocaines opèrent. Si les circonstances du drame restent floues, deux hypothèses circulent. Aucune n’a été vérifiée.
"Des migrants nous ont raconté que des policiers ont poussé les deux Maliens sur l’autoroute alors que le car roulait à vive allure", raconte à InfoMigrants Saïd Tbel, un responsable de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Kenitra.
L’autre version, également relatée par des migrants présents dans le véhicule, fait état d’une bagarre dans le car entre les deux Maliens d’un côté et des policiers de l’autre. "Les migrants ont menacé de sauter du bus car ils refusaient d’être envoyés dans le sud du Maroc. Les forces de l’ordre ne les ont pas pris au sérieux et les migrants se sont jetés dans le vide", explique encore Saïd Tbel.
Contactées par l’AFP, les autorités locales ont évoqué un "accident", indiquant sans autre détail qu’une enquête avait été ouverte pour en déterminer les causes.
Mimoune Traoré a été enterré vendredi 31 août au cimetière de Kenitra, "en présence de son frère et de membres de sa famille", peut-on lire sur la page Facebook de l’association. Le corps de la deuxième victime se trouve encore à la morgue de la ville, dans l’attente d’une identification.
Depuis le début du mois août, le Maroc intensifie les déplacements de migrants du nord vers le sud, afin de les éloigner des côtes et des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que quelque 3 100 migrants sont entrés dans les deux enclaves depuis le début de l’année.
Vendredi 31 août, des centaines de migrants subsahariens ont défilé dans le quartier de Mesnana à Tanger pour dénoncer les déplacements forcés. Les manifestants brandissaient des pancartes avec écrit le mot "liberté" quand les forces de l’ordre les ont embarqué et placés dans des bus à destination du sud du pays.
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