Le site d’informations « rt » a réalisé une série d’entretien avec les familles des militaires tués au mois de novembre dernier lors d’une frappe française visant un camp abritant des djihadistes, à Abeïbara, dans la région de Kidal. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces familles sont toujours à la recherche de réponses.
"Plus tard, à travers Internet et la radio, nous avons découvert que les forces Barkhane les ont bombardés, et pendant le bombardement, 11 soldats ont été victimes de l'attaque, pas d'autres informations, ils sont venus nous dire que tout va bien. Nous attendons de recevoir des nouvelles concernant notre fils ", a déclaré à San, Jose Sissoko, deuxième épouse du père de Boubacar.
Elle a poursuivi en disant qu’"Un jour, ils nous disent que les otages ont été impliqués dans l'attentat et le lendemain ils nous disent le contraire. Nous sommes fatigués parce que nous n'avons pas réussi à voir notre fils de nos propres yeux, pour confirmer s’il est vivant ou non ".
"Ce raid français visait à neutraliser un camp terroriste et nous avions identifié, même avant cette opération, très précisément, sur la base d'informations, comme toujours, l'existence d'un camp terroriste", a déclaré Florence Parly, ministre française des Armées, dans une interview accordée à RFI le 15 novembre.
Cependant, JNIM a publié une déclaration le 1er novembre dans laquelle il a proposé la réalisation d’une autopsie des corps par une partie indépendante pour démontrer qu’ils appartiennent bien aux militaires tués dans cette frappe française. Le gouvernement malien a fustigé la réaction française et sa réticence à accepter la culpabilité, ainsi que son incapacité à prouver les informations selon lesquelles les soldats maliens auraient déserté.
"Ils étaient en effet des otages de terroristes et il ne devait pas y avoir d'ambiguïté entre nos amis français et nous. C'est un fait malheureux qui peut se produire dans ce type d'opération. Nous devons l'admettre et ne pas chercher d'autres raisons qui n'existent pas " avait déclaré le président malien Ibrahim Boubakar Keita dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, le 3 décembre.
"A un certain moment, un organe de la place a voulu justifier que les onze otages maliens qui se trouvaient sur ce site se soient joints au mouvement djihadiste, nous considérons cela comme une insulte à la mémoire de ces hommes qui ont perdu la vie au service de la nation", avait affirmé, le mercredi dernier, le porte-parole du ministère de la Défense du Mali, Boubacar Diallo.
"Mais, d'après les images que nous avons reçues, nous avons reconnu cinq de nos soldats qui ont été pris en otage lors d'attaques terroristes à Boulikessi et nous avons compris que le Mali avait 11 otages et qu'il y avait 11 otages sur ce site ", a ajouté Diallo.