Par crainte d’être infiltrés par les terroristes : Le Tchad ferme sa frontière avec la Libye

Par kibaru

Le Tchad a annoncé, le 5 janvier, sa décision de fermer la frontière avec la Libye en raison d’une « menace d’infiltration terroriste ».

Ainsi, le Premier ministre tchadien, Albert Pahimi Padacké a déclaré que « Face aux périls qui menacent l’intégrité du territoire national, le gouvernement a décidé d’une part de procéder à la fermeture de notre frontière terrestre avec la Libye, et d’autre part de déclarer les régions frontalières de la Libye zones d’opérations militaires ».

« Par ces deux décisions, le gouvernement entend parer à toutes éventualités susceptibles de troubler la quiétude de nos populations dans ces régions et de menacer la paix à l’intérieur de nos frontières », a poursuivi le chef du gouvernement tchadien.

Ces deux mesures concernent les régions tchadiennes du Tibesti, du Borkou, de l’Ennedi-Est et Ouest. La Libye et le Tchad partagent une frontière longue d’un peu plus de 1.000 km.

Selon les explications données par M. Padacké, « certains (…) groupes isolés ont convergé vers le sud de la Libye, ce qui signifie à la frontière nord de notre pays, qui est potentiellement exposée à une grave menace (..) d’infiltration. »

Le responsable tchadien n’a pas précisé l’identité de ces groupes « isolés ». Le sud de la Libye abrite plusieurs organisations terroristes, comme l’État islamique (EI), récemment chassé de la ville de Syrte, ou encore al-Qaïda au Maghreb islamique (et ses alliés). Et il n’est pas exclu de voir ces mouvements se réfugier dans le massif du Tibesti, comme le fit, dans les années 2000, le terroriste algérien Abderrezak El Para.

Mais les mesures prises par N’Djamena visent probablement le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), un groupe hostile au président Idriss Déby Itno. Ce mouvement rebelle, installé dans le sud de la Libye, aurait récemment été bombardé par l’Armée nationale libyenne, qui a entrepris de « nettoyer », le sud du pays de toute présence terroriste.

Cette situation intervient au moment où dans le sud-libyen, la tension est vive entre les milices de Misrata et l’Armée nationale libyenne du général Khalifa Haftar, qui soutient le gouvernement de Baïda, qui n’est plus reconnu par la communauté internationale.