En marge des travaux de la 26e conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement qui a pris fin dimanche dernier, à Addis-Abeba, en Ethiopie, sur invitation du président rwandais Paul Kagamé, s’est tenue la troisième réunion de haut niveau sur un projet d’installation d’une infrastructure de TIC en Afrique au sud du Sahara appelé aussi « Smart Africa ». Outre Paul Kagamé, président du conseil d’administration de cette structure, cette rencontre a également regroupé plusieurs chefs d’Etat africains dont Ibrahim Boubacar Kéïta du Mali, Macky Sall du Sénégal, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ali Bongo Odimba du Gabon.
Les discussions ont porté autour des projets mis en place dans le cadre de Smart Africa dont le but est la création d’une structure de hautes technologies de l’information et de la communication (TIC) pour connecter l’Afrique sub-saharienne.
Constatant leur retard dans le domaine des TIC, plusieurs pays africains avaient décidé en 2013 à Kigali (Rwanda) de regrouper leur force «pour aller plus vite» dans le processus d’installation d’infrastructures numériques capables de porter les besoins en TIC de la partie sub-saharienne du continent.
Les 11 pays membres de Smart Africa Alliance (Burkina Faso, Gabon, Kenya, Mali, Rwanda, Sénégal, Soudan du Sud, Tchad, Ouganda, Côte d’Ivoire et Angola) avaient décidé de procéder à une levée de fonds de 300 milliards de dollars d’ici 2020 pour construire une infrastructure TIC clé en main qui permettrait de connecter à l’internet toute l’Afrique sub-saharienne.
En connectant toute l’Afrique sub-saharienne, les pays qui forment la Smart Africa Alliance sont sûrs que cela facilitera l’adoption d’un certain nombre de nouveaux usages comme la gouvernance numérique, la télémédecine, l’enseignement en ligne.
Au cours de cette réunion d’Addis-Abeba, il a été décidé l’octroi de bourses à des étudiants africains évoluant dans le domaine des TIC. Outre les étudiants qui sont à l’université de «Carnegie Mellon» de Kigali, ceux de l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (ESMT) basée à Dakar pourraient bénéficier des bourses de Smart Africa.
«Un arrangement est en cours pour octroyer des bourses aux étudiants ouest-africains qui sont à l’ESMT de Dakar», a expliqué un document de compte-rendu de la dernière réunion de Conseil d’administration de Smart Africa.
Il est à rappeler que depuis fin octobre 2015, c’est le Malien Dr Hamadoune Touré, ex-secrétaire général de l’Union Internationale des Télécommunication (UIT) qui a été nommé directeur général de Smart Africa. Son mandat de trois ans a pris effet au mois de janvier dernier. Il est actuellement l’un des Africains les plus influents dans le domaine des télécoms.