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Libye: Des camps terroristes aux frontières algériennes

Par kibaru

La situation se complique aux frontières algéro-libyennes. De nouveaux faits intervenus depuis semblent d’ailleurs grandement préoccuper les autorités algériennes.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – L’inquiétude se fait tout particulièrement ressentir dans les bandes frontalières sud-est du pays où a été signalé un important regroupement de terroristes, apprend-on de sources bien au fait des évènements qui se déroulent dans la région.
Chassés des zones nord de la Libye où se déroule une lutte implacable contre les mouvements extrémistes, des dizaines d’individus ont fui le feu des forces loyalistes vers la région de Ghat, une ville connue pour sa proximité avec le territoire algérien et voisine de Djanet.

Le regroupement s’est effectué progressivement. Peu de temps après la chute de Syrte, bastion de Daesh et des groupes qui lui sont affiliés, les terroristes ont emprunté le chemin du Sud pour s’établir donc en tout dernier lieu à Ghat.
Actuellement, ils seraient des centaines à avoir trouvé refuge dans cet espace, indiquent les mêmes sources. Des personnes bien renseignées sur les faits en cours laissent comprendre que ces groupes terroristes ont même établi de véritables campements.

Tous ces éléments ont d’ailleurs été transmis aux services de sécurité algériens par des caravaniers. Véritables plaques tournantes de trafics en tous genres, Ghat et les villes libyennes avoisinantes constituent le passage privilégié de nombre de «commerçants» mais aussi de nomades parmi lesquels certains ont décelé l’existence d’un mouvement anormal.

On apprend, d’autre part, que les terroristes en question sont affiliés au fameux groupe terroriste El-Mourabitoune (connu pour ses activités dans le Sahel) et se trouvent sous le commandement du successeur de Belaouar. Pour de nombreux spécialistes, tous les faits en cours depuis de longs mois déjà confirment, une fois de plus, la mort de ce dernier plus connu sous le nom de Mokhtar Belmokhtar.

De nombreux médias étrangers, parmi lesquels le très sérieux Wall Street Journal, annonçaient déjà en novembre 2016 qu’il avait été tué lors d’une frappe aérienne menée dans la région de Syrte. D’autres sources affirment que, blessé lors de ce bombardement, il a été évacué vers le Sud-ouest libyen par ses acolytes et qu’il est décédé en chemin et a été enterré dans la localité de Oubari, située entre Ghat et Sebha. Son plus fidèle compagnon prend alors la tête d’El-Mourabitoune. Connu sous le nom de Bettahar, ce dernier serait originaire de Tébessa.

Agé d’une quarantaine d’années, il a rejoint les groupes terroristes alors qu’il venait à peine de sortir de l’adolescence. Bettahar, dit-on encore, a toujours évolué dans l’ombre de Belmokhtar et s’est octroyé de fait l’héritage de la succession à la tête du mouvement. Sa nouvelle fonction l’a également fait hériter du fameux 4×4 blindé offert à son chef par Hakim Belhadj, émir du groupe de combattants islamistes libyens. Bettahar se trouve actuellement à la tête des bandes regroupées aux frontières sud-ouest algéro-libyennes.

La présence de cet important regroupement terroriste aux portes de l’Algérie, et notamment dans une région située à proximité des bases d’hydrocarbures nationales, inquiète naturellement au plus haut point les responsables algériens.
Une inquiétude amplifiée par de récents développements : ces terroristes, apprend-on, ont entrepris une action qui leur a permis de mettre la main sur trois avions agricoles qui se trouvaient dans une petite plate-forme aménagée en piste d’atterrissage.
Une terrible menace à laquelle se doivent de faire face en urgence les services de sécurité algériens.

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