S’il est encore trop tôt pour connaître les causes qui ont provoqué la chute d’un hélicoptère d’attaque Tigre UHT allemand au Mali, en juillet, Airbus joue la carte de la prudence. En effet, le groupe européen a diffusé une note dans laquelle il met en garde ses clients contre des « conditions potentiellement risquées de navigabilité » de ce type d’appareil.
« En l’absence d’information sur l’état de l’enquête (des autorités allemandes), Airbus a transmis une note à tous les opérateurs de l’appareil afin de les informer de ‘conditions potentiellement risquées’ de navigabilité », a en effet indiqué, le 11 août, un porte-parole d’Airbus Helicopters.
« Aucune cause ne peut-être écartée », a ajouté ce porte-parole, avant de préciser qu’Airbus n’était « pas associé » à la commission d’enquête allemande chargée de déterminer les raisons qui ont causé la perte d’un des 4 hélicoptères Tigre UHT déployés par la Bundeswehr à Gao, au titre de sa participation à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA).
D’après un rapport préliminaire du ministère allemand de la Défense, le Tigre qui s’est écrasé à 70 km au nord de Gao, le 26 juillet, volait à 250 km/h, à 1.800 pieds d’altitude, quand il a brusquement piqué du nez. Et lors de sa chute, qui a duré 10 secondes, il aurait perdu certaines pièces, dont les pales de son rotor.
Un porte-parole d’Airbus Allemagne a expliqué que cette mise en garde sur les conditions de navigabilité fait partie d’une procédure destinée à informer les utilisateurs du Tigre, dont la France, l’Espagne et l’Australie.
« Comme nous ne pouvons exclure quoi que ce soit concernant les causes du crash pour le moment car la situation n’est pas claire du tout, nous nous devons de diffuser une mise en garde. Et parce que la situation n’est pas claire, nous ne pouvons effectuer de recommandation », a-t-il dit.
Si la France n’a pas soulevé de problèmes majeurs avec ses hélicoptères Tigre, qu’elle a utilisés maintes fois en opérations (Afghanistan, Libye, Mali, Centrafrique), ce n’est pas le cas de l’Australie, qui a décidé de retirer les siens du service, ses 22 exemplaires, en version ARH, présentant « 76 lacunes en matière de capacité » dont « 60 critiques ». En outre, Canberra estime leur maintien en condition opérationnelle trop coûteux.
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