Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a démissionné, a annoncé ce mardi l'agence de presse officielle APS. Agé de 82 ans, de santé fragile depuis son AVC en 2013, Abdelaziz Bouteflika était à la tête du pays depuis vingt ans.
Abdelaziz Bouteflika n'est plus le président de l'Algérie, a annoncé ce mardi l'agence de presse officielle APS. Au pouvoir depuis 20 ans, il a démissionné après une vague de contestation massive et inédite dans le pays.
Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne, avait demandé plus tôt dans la journée que soit "appliquée immédiatement" la procédure constitutionnelle permettant d'écarter le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir.
Dans un communiqué du ministère de la Défense, l'armée algérienne considérait comme non authentique le communiqué de la présidence ayant annoncé lundi la démission d'Abdelaziz Bouteflika avant la fin de son mandat, le 28 avril. L'armée avait estimé que ce communiqué n'émane pas du chef de l'Etat mais "d'entités non constitutionnelles et non habilitées", non nommément citées.
Plus d'un mois de contestations
Le 11 mars dernier, Abdelaziz Bouteflika avait fait savoir qu'il ne briguerait pas de cinquième mandat à la tête de l'Algérie. Il avait également décidé le report de l'élection présidentielle, qui devait se tenir le 18 avril. Le processus électoral est depuis gelé. La future élection présidentielle devait se tenir "dans le prolongement d'une conférence nationale" chargée de réformer le système politique et d'élaborer un projet de Constitution d'ici fin 2019. Cette nouvelle Constitution devrait être soumise à un référendum. Mais cette option impliquait que Bouteflika reste au pouvoir au-delà de l'expiration de son mandat et jusqu'à une date indéterminée. Le flou le plus total règne donc pour le moment sur la suite des évenements.
Le mouvement de contestation entamé dans la rue le 22 février réclamait le départ de Bouteflika, celui de son entourage et plus largement celui du "système" au pouvoir.
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