Jamais une élection n’a aussi été contestée au Mali que les législatives de mars et avril 2020. C’est d’ailleurs cette situation qui est l’une des principales causes de la crise politique aigue qui secoue le pays en ce moment. Une crise marquée par les rassemblements grandeur nature organisés par le M5-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) sous la conduite de l’Imam Mahmoud Dicko, faisant de la démission du Président de la République son principal cheval de bataille.
Face à cette situation, de nombreux candidats dont la victoire était pourtant quasi-certaine ou même proclamée selon les résultats provisoires du ministère de l’Administration territoriale, commencent à monter au créneau. Ils dénoncent le renversement de la situation fait par la Cour Constitutionnelle objet de virulentes critiques et dont certains membres ont même commencé à jeter l’éponge. Sans compter le fait que l’insécurité au Nord et au Centre du pays ont favorisé la tenue de ce scrutin très chaotique avec des résultats très controversé. En effet, dans certaines zones où l’organisation d’un scrutin transparent était impossible à cause de l’influence de groupes armés signataires ou non de l’Accord issu du processus d’Alger, des résultats très controversés y ont été proclamés contre toute attente. Cela sans même tenir compte des avis de certains administrateurs.
Parmi ces candidats qui ont pourtant tout donné malgré le contexte dans lequel ces législatives se sont tenues figure le Pr Albachar Ag Hamadou. Ce candidat de la liste ADEMA-ASMA dans la circonscription électorale d'Ansongo est très amer par rapport aux résultats proclamés par la Cour constitutionnelle. Il convient de rappeler que le Pr Albachar Ag Hamadou qui s’est présenté sous les couleurs de l’ASMA, avait comme colistier Salerhoum Talfo Touré de l’ADEMA.
Ainsi, il a vigoureusement dénoncé les irrégularités qui ont marqué le déroulement des opérations de vote pour les législatives du 19 avril 2020 dans le cercle d’Ansongo. Au nombre de ces irrégularités qu’il dénonce, il y a le blocage du scrutin de Talataye à Ansongo par des 4x4 armés d'un mouvement signataire de l'Accord d'Alger, contraignant du coup le préfet d'Ansongo à annuler les votes à Talataye. S’y ajoute le témoignage officiel de la CENI stipulant la non-tenue du scrutin à Ouatagouna. Par ailleurs, on peut également citer la délocalisation des opérations de vote de Tessit et Tin-Hama à Ansongo, entrainant la mise à feu du matériel électoral de Tin-Hama à Ansongo par la population. Sans compter le témoignage officiel du Maire de Ouatagouna stipulant la non-tenue du scrutin dans sa commune. A noter aussi l'exécution des opérations de vote à Ansongo par les armes et par le circuit régulier.
Autant de griefs dénoncés par le candidat Pr Albachar Ag Hamatou qui font qu’il est difficile de parler d’élections transparentes dans la circonscription électorale d’Ansongo. C’est dans ce cadre que ce candidat dont la victoire a été « tripatouillée et spoliée » par la Cour constitutionnelle a proposé des pistes pour éviter que la crise postélectorale ne s’envenime. A cet effet, il a préconisé la création d'un front commun des candidats malheureux, spoliés, pour que justice soit rendue. A cela s’ajoute la dissolution de l'Assemblée Nationale, la reprise des élections dans les circonscriptions constituées ou le dédommagement des candidats spoliés. Aussi, il a précisé que tout cela doit se faire dans le strict respect de la première institution de la République qui est le Chef de l'Etat. Pour lui, ce qui est recherché ce n’est ni la déstabilisation du pays encore moins la contestation de la légitimité du Président de la République, mais surtout le rétablissement de la vérité et la remise dans leurs droits des candidats dont la victoire a été spoliée.