On commence à en savoir un peu plus sur l’identité des auteurs de l’attaque combinée survenue, le vendredi 15 janvier dernier, à l’hôtel Splendid et le bar-restaurant « Cappuccino » de Ouagadougou. C’est le groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a publié la photo de trois membres du commando qui a exécuté l’opération faisant 29 morts et des dizaines de blessés.
En effet, Aqmi a publié un communiqué dimanche sur la messagerie Telegram et sur Twitter, avec les photos de trois jeunes assaillants, âgés tout au plus de 25 ans, identifiés comme al-Battar al-Ansari, Abu Muhammad al-Buqali al-Ansari et Ahmed al-Fulani al-Ansari.
Le nom "al-Ansari", commun aux trois jeunes hommes, désigne des combattants autochtones dans la terminologie des terroristes. Le terme Fulani signifie Peuls. Ces noms ne sont bien sûr que des noms d’emprunt, mais la véritable identité des assaillants reste à prouver. Une opération qui risque d’être très complexe. L’on se rappelle que les deux auteurs de l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le 20 novembre dernier, n’ont toujours pas été formellement identifiés.
Par ailleurs, on se souvient que dans la nuit de vendredi à samedi, alors que l'attaque était toujours en cours, Aqmi avait déjà revendiqué l'opération en l'attribuant au groupe terroriste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar qui a récemment rejoint ses rangs.
Dans son nouveau communiqué, Aqmi diffuse la photo de trois assaillants: de jeunes hommes en tenue de camouflage désert, kalachnikov en mains et bonnet noir sur la tête. Cette organisation a révélé que cette attaque a été minutieusement préparée afin qu’elle fasse plus de victime.
Dans ce message, elle avertit la France et ceux qu’elle qualifie de « ses alliés » que d’autres opérations encore plus meurtrières auront lieu prochainement, sans que la cible ne soit déterminée. Par ailleurs, AQMI n’a pas évoqué dans ce message l’attaque par une vingtaine d’individus armés d’un convoi officiel dans la province de l’Oudalan dans la région du sahel faisant deux morts et l’enlèvement d’un médecin et de son épouse de nationalité australienne dans la localité de Djibo, qui ont eu lieu le même jour.
Alors qu’un ministre burkinabé commentant les événements avait parlé des attaques coordonnées. Cependant, les autorités de ce pays sont restées flou sur le nombre et l’identité réelle des assaillants.
En tout cas, pour l’heure, les recherches se poursuivent sur le théâtre de l'attaque où des enquêteurs burkinabé, la plupart en blouse blanche, font un travail de collecte d'informations et de données, épaulés par 18 enquêteurs français.
Massiré DIOP