A l’appel des partis politiques et de la société civile, des milliers de manifestants sont sortis hier dans les rues de Bamako pour protester contre la révision constitutionnelle dont le référendum a été fixé au 9 juillet prochain. Les manifestants scandaient des slogans tels que « Non à la révision de la Constitution ! », « touche pas à ma Constitution ! ». C’est la première grande marche organisée dans ce sens autorisés par le gouvernement malien. Car, le pays est toujours sous le régime de l’état d’urgence. La marche qui était encadrée par les forces de l’ordre n’a connu aucun débordement. Une précédente manifestation contre ce projet avait eu lieu, le samedi dernier, mais elle a été sévèrement réprimée. Il convient de noter que c’est la première révision de la Constitution malienne de 1992. Les régimes précédents avaient tenté de le faire, mais ils n’ont pu aller jusqu’au bout de leur logique. Ces réformes proposées visent entre autres, à inclure dans ce texte fondamental les nouvelles dispositions  issues de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali telles que le Sénat et la  Cour des comptes.

Toutefois, les opposants au régime craignent que cela ne soit une manœuvre pour augmenter les pouvoirs du président de la République. En effet, parmi ces réformes, il est prévu que le Président nomme un tiers des sénateurs et de nombreux membres de la Cour constitutionnelle y compris le président de cette institution. Par ailleurs, certains estiment que le maintien de la date du référendum, le 9 juillet, viole la Constitution du pays en ce sens qu’une partie importante du pays telles que le Nord et le Centre restent incontrôlée par le pouvoir centrale.

Le précédent scrutin, les élections municipales, avait dû être reporté à plusieurs reprises, pour finalement se tenir en novembre 2016 dans une partie seulement du territoire, en raison des violences dans le pays, en particulier dans le Nord.