Du 28 mars au 2 avril dernier, le village de Seyna, dans le cercle d'Ansongo, localité située à une centaine de kilomètres de Gao, a abrité une biennale de développement organisée par l'Association de soutien aux efforts du développement du village de Seyna (ASED Seyna). Soutenu par le ministère de la Réconciliation nationale, cet évènement a été l'occasion de lancer plusieurs projets de développement au profit des habitants de cette localité ainsi que ceux des villages environnants. La cérémonie de clôture s'est déroulée en présence du représentant du ministère de la Réconciliation nationale, de celui du gouverneur de la région, du préfet d'Ansongo ainsi que d'autres invités de marque.
La journée du samedi 2 avril dernier, prévue pour la clôture des festivités de la première biennale du développement du village de Seyna, restera longtemps gravée dans la mémoire des habitants de cette localité. Pour cause, rares sont les occasions à travers lesquelles un village accueille autant de personnalités devenant ainsi un grand lieu de rencontres. Pourtant, celui de Seyna l'a bien fait et de la plus belle des manières. Pour une première, c'était même une grande réussite.
Déjà, le ton a été donné par l'inauguration d'un forage sur une île faisant partie du village et située au milieu du fleuve Niger. Ce qui permettra aux habitants de s'approvisionner en eau potable. Le lendemain, la première étape a d'abord été la visite du verger d'un particulier répondant au nom de Adama Maïga, l'un des tout-premiers instituteurs du village. D'une superficie de plusieurs hectares, de nombreuses cultures y sont produites. Malgré ses maigres moyens, Adama Maïga est un exemple de réussite dans ce domaine. Raison pour laquelle le représentant du gouverneur a indiqué que l'Etat doit le soutenir afin que d'autres puissent s'en inspirer. Après ce fut la pose de la première pierre d'un forage réalisé par les membres de l'association avec le soutien de l'ONG Vie Bonne. La livraison de cet ouvrage est prévue dans deux mois. La délégation s'est ensuite rendue au bâtiment en finition devant servir de magasin de stockage et de conservation des produits frais dénommé "Maison de l'Oignon de Seyna". Cet édifice est construit par des partenaires pour aider à la réintégration socio-économique des populations réfugiées et prévenir de nouveaux conflits violents dans la région frontalière du nord-est du Mali. La dernière étape de cette visite guidée a conduit la délégation vers le CSCOM du village de Seyna. Cette structure sanitaire regroupe déjà plusieurs spécialités, notamment la gynécologie, la pédiatrie… Sa première responsable se nomme Mme Maïga Zeïnab Maïga, pharmacienne de son état. Pour la circonstance, l'école des infirmiers de Gao avait dépêché sur les lieux près d'une centaine d'étudiants pour une campagne de vaccination des enfants du village. Notons que cette visite a coïncidé avec la naissance du premier enfant dans ce CSCOM.
Au cours de la cérémonie officielle de clôture, le porte-parole de cette association, Moussa Hari Maïga non moins Conseiller technique au département de la réconciliation nationale, dira que cette activité vise à ramener la paix à travers le développement agricole. Pour lui, la faim, la pénurie d'eau, etc. peuvent être des sources de conflits. Raison pour laquelle les ressortissants de ce village qui regorge de plusieurs cadres, ont jugé nécessaire de se donner la main et se mettre au travail pour développer leur terroir. Il a aussi profité de l'occasion pour remercier les soutiens de généreux contributeurs à la réussite de ce forum. Ainsi, il a fait savoir que grâce à une collecte de fonds, 8 millions de FCFA ont été obtenus. S'y ajoutent 15 sacs de vêtements et de matériels scolaires, l'ouverture d'un stand au Siagri pour un coût de 500 000 FCFA, 17 cartons de matériels, 10 machines à coudre, des motos-taxis, 330 jeux de maillots, 4 guitares au profit de la troupe artistique et culturelle d'Ansongo.
Dans son mot, le représentant du gouverneur de la région s'est dit très satisfait des réalisations dans ce village. Pour lui, c'est un exemple qui doit être répété un peu partout afin que tout le Mali soit au rendez-vous du défi du développement. Quant au secrétaire général de l'association des élèves et étudiants du cercle d'Ansongo, M. Touré, il a félicité les organisateurs pour cette initiative qui, selon lui, doit être entretenue et soutenue. Avant de réitérer l'accompagnement indéfectible des membres de son association au village de Seyna.
De son côté, le président de l'ASED Seyna, Mahamadou Idrissa, a remercié le ministre de la Réconciliation nationale ainsi que toutes les autorités d'Ansongo pour le soutien apporté à cette initiative qui vise à ramener la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble dans ce village, considéré comme un gros producteur agricole. Avant de signaler que Seyna est à la disposition d'Ansongo pour toute initiative allant dans le sens de la cohésion sociale et le vivre ensemble. Pour le représentant du ministre de la Réconciliation nationale, Ibrahim Assihanga Maïga, également conseiller technique au même département, Seyna est un exemple à suivre. Il a félicité les ressortissants de ce village, dont certains, malgré leur éloignement, continuent à servir dignement leur terroir. Il a rassuré sur le fait que le soutien du ministère à toute initiative de ce genre ne fera pas défaut.
Notons que ce n'est pas la première fois que le village de Seyna abrite une activité allant dans le sens de la paix et de la réconciliation. Déjà en 2015, il avait servi de cadre à un forum pour discuter de ces objectifs afin de réconcilier ses ressortissants composés de Songhai et de Bellah qui vivent en parfaite symbiose. Il convient de signaler que cette biennale est désormais prévue tous les deux ans. Rendez-vous est donc pris en 2018.