La Banque nationale de développement agricole (BNDA) et la Société financière internationale (SFI), filiale du Groupe Banque mondiale, ont signé, ce jeudi 30 octobre 2025, à l’hôtel Radisson Collection de Bamako une convention de 40 millions de dollars, soit 23,34 milliards de francs CFA. Ce financement, premier du genre entre la SFI et une banque publique malienne, vise à dynamiser le crédit aux PME, renforcer la finance agricole et accélérer les investissements verts.
La signature de la convention marque, selon le directeur général de la BNDA, Aliou Badra Coulibaly, « un tournant important dans l’histoire de l’institution ». Il a souligné que cette opération « symbolise la reconnaissance de la solidité, du professionnalisme et du potentiel de transformation » de la banque. D’un montant de 40 millions de dollars, la ligne de crédit permettra d’augmenter l’accès au financement des chaînes de valeur agricoles, de soutenir les petites et moyennes entreprises et de promouvoir les investissements durables. M. Coulibaly a précisé qu’« au moins 25 % de cette enveloppe seront alloués aux entreprises dirigées ou détenues par des femmes », tandis qu’une partie des fonds appuiera la digitalisation du financement agricole et le développement de la finance climat. Il a rappelé que la BNDA, récemment accréditée par le Fonds vert pour le climat, se positionne désormais comme un acteur clé de la transformation agricole et de la transition énergétique au Mali.
Revenant sur le partenariat, le directeur du groupe des institutions financières d’Afrique de la SFI, Aliou Maïga, a insisté sur le caractère exceptionnel de cette opération. « La BNDA est la deuxième banque de développement agricole en Afrique avec laquelle nous collaborons depuis 2006 », a-t-il indiqué, avant d’ajouter : « Nous investissons rarement dans des banques publiques ; cet engagement est donc un signal fort de confiance dans la gouvernance et la transparence de la BNDA. » Originaire du Mali, M. Maïga a salué la compétence et la rigueur de la direction de la banque, affirmant que ce financement « n’est pas seulement un investissement, mais un véritable partenariat ». L’accord prévoit aussi une facilité additionnelle de 10 millions de dollars dédiée au commerce international et une deuxième phase d’accompagnement technique portant sur la gouvernance, la gestion des risques et le renforcement des capacités internes. Il a précisé que « la bonne gouvernance et la capacité de management appellent toujours les ressources », évoquant la possibilité d’un élargissement du portefeuille si les performances se confirment.
Focus sur la RSE
Le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a salué une « banque de référence » caractérisée par sa « sincérité, sa transparence et sa rigueur ». Il a estimé que la confiance accordée par la SFI « témoigne de la qualité de la gouvernance » de la BNDA. M. Sanou a également rappelé que la banque, dès sa création, a intégré les principes de responsabilité sociétale et environnementale, bien avant que ces notions ne deviennent courantes dans le paysage financier. Il a invité la direction générale à « faire une utilisation judicieuse des fonds » afin d’encourager de futurs partenariats avec la SFI et d’autres bailleurs. Le ministre a par ailleurs appelé la BCEAO à accompagner les banques nationales dans le financement de l’économie, soulignant que « l’inclusion financière et le soutien aux PME constituent des leviers essentiels de la relance ».
La SFI, membre du Groupe Banque mondiale, revendique 71,7 milliards de dollars d’engagements au cours de l’exercice 2025, dont 35 milliards en Afrique. La BNDA, de son côté, a injecté 432 milliards de francs CFA dans l’économie nationale en 2024 et gère un réseau de 50 agences et 85 guichets automatiques à travers le pays. Les projections liées à la convention tablent sur la création de 8 600 à 14 200 emplois directs et indirects sur cinq ans et sur une hausse de près de 90 % du portefeuille de financements verts de la BNDA.
Cette coopération, adossée à un volet de formation et d’expertise, place la BNDA au cœur des stratégies nationales de bancarisation, d’adaptation climatique et de soutien à l’économie productive. L’accord s’inscrit ainsi dans la continuité de la politique malienne visant à mobiliser le secteur financier pour le développement durable et la résilience économique du pays.