"La décision rendue par la Cour constitutionnelle proclamant les résultats définitifs des législatives passées continue de poser un problème. Ce qui est à l'origine des manifestations dans le pays ». C’est en substance ce qu’a déclaré le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, dans un discours à la nation diffusé, qui a été diffusé sur la télévision nationale malienne hier à minuit.
Dans son discours, le chef de l'Etat a annoncé une série de mesures pour dénouer la crise politique et sécuritaire qui secoue le pays. Pour calmer les contestataires des dernières législatives, il a proposé le remembrement de la Cour Constitutionnelle et l’arrivée imminente d’une mission d’appui constitutionnelle de la CEDEAO pour épauler la nouvelle cour au sujet des localités où les résultats des législatives sont contestées.
Par ailleurs, il a aussi réitéré le maintien de l’actuel Premier ministre Dr Boubou Cissé reconduit après avoir présenté sa démission, le 11 juin dernier. Il a instruit ce dernier à former dans les meilleurs délais un gouvernement d’union nationale qui prendra en, compte toutes les sensibilités, y compris les opposants regroupés autour de la Plateforme M5-RFP. Un mouvement qui a une nouvelle fois appelé ses partisans à un troisième rassemblement ce vendredi 10 juillet.
Le Chef de l’Etat a aussi annoncé que le programme de ce nouveau gouvernement d’union nationale s’articulera autour des 4 résolutions phares du Dialogue National Inclusif à savoir pacifier et sécuriser le pays avec le retour de l'administration, conduire les réformes institutionnelles, conduire le processus de décentralisation renforcée, a distribution saine de la justice. En lieu et place du gouvernement précédent formé autour de l’Accord politique de gouvernance, signé en mai 2019, le nouveau gouvernement d’union nationale aura comme fil conducteur un Accord Politique de Rassemblement National.
Il convient de noter que la capitale malienne Bamako connait depuis un certain temps des manifestations de masse appelant à la démission du président et à la dissolution de la Cour constitutionnelle ainsi que de l'Assemblée nationale.