En l’absence des groupes parlementaires pas encore constitués, deux candidatures se sont dégagées. Le député Miambli Evarice Tié Edouard disputait librement la présidence au sortant Guillaume Soro, qui, lui, semble représenter la coalition qui a gagné l’élection présidentielle, le RHDP. Miambli a soutenu sa candidature par un discours dans lequel il a énuméré des projets de séduction en direction des députés électeurs, notamment l’amélioration des conditions de vie des populations et surtout en faveur des députés.
Sous la présidence du doyen d’âge Diawara Mamadou des 253 députés, l’élection s’est déroulée dans un calme absolu. A l’issue du scrutin, c’est le sortant Soro qui a été réélu au perchoir. Sans même attendre le décomptage des bulletins pour connaître exactement le score, Miambli a rejoint Soro et l’a déjà chaleureusement congratulé.
Quant au score, il est sans appel : 252 députés présents sur 253, un absent, qui n’a pas laissé de consigne de vote, bulletins exprimés 242, nuls : 10. Guillaume Soro : 230 voix, Miambli Evarice Tié Edouard 12, soit 4%.
Les opposants du FPI, le parti de Laurent Gbagbo qui ne compte que trois voix ne pouvaient prétendre à avoir de candidat.
Ce scrutin s’est déroulé au lendemain des mutineries qui ont secoué plusieurs grandes villes du Nord de la Côte d’Ivoire. A cette situation s’ajoutent la démission du Premier ministre Daniel Kablan Duncan et de son gouvernement intervenues ce lundi 9 janvier conformément aux résultats des législatives du 18 décembre dernier. Cette démarche ouvre ainsi la voie à une IIIe République en Côte d’Ivoire suite à l’adoption par voie référendaire d’une nouvelle Constitution qui prévoit de nouvelles conditions d'éligibilité à la magistrature suprême, la création d'un poste de vice-président et d'un Sénat.