De sources bien informées, face au tollé suscité par la décision de tenir la Conférence d’entente nationale du 27 mars au 2 avril prochain, le gouvernement a fait marche arrière.
On se rappelle que cette décision du gouvernement avait provoqué une véritable levée de boucliers par les mouvements signataires et les partis politiques qui estiment n’avoir pas été associés aux rencontres préparatoires ni à l’élaboration des termes de référence. C’est ainsi qu’ils ont même fait planer le spectre d’un boycott de ce grand rendez-vous.
Ainsi, au lieu d’une semaine la Conférence d’entente nationale va prendre plus de temps que prévu. Selon le Secrétaire général du MAA-CMA, Sidi Brahim Ould Sidatt, la journée du 27 ne sera consacrée qu’au lancement des travaux. Lesquels dureront entre quatre à cinq semaines, voire plus. Un délai qui sera mis à profit pour faire de véritables concertations à la base. Rappelons que des régions comme Kidal avaient été ignorées lors des phases préparatoires.
Selon les contestataires, le nombre des 300 personnes invitées à participer à cette rencontre est insuffisant. De plus, d’importantes dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation ne sont toujours pas mises en œuvre. C’est notamment le cas pour les patrouilles mixtes, les autorités intérimaires, les DDR, la Réforme du secteur de la sécurité, le retour des réfugiés, etc. S’y ajoute que le contexte n’est pas du tout favorable puisque l’Etat n’est toujours pas de retour dans de nombreuses localités du Nord du pays, l’insécurité ne cesse de prendre des proportions inquiétantes… De plus, la question de l’Azawad qui est l’une des préoccupations majeures de cette conférence d’entente nationale ne figurait pas parmi les sujets à discuter selon le Conseil des Ministres extraordinaire du samedi 18 mars dernier.
Autant de faits qui sont l’une des raisons de la demande de report de cette rencontre formulée par de nombreuses parties. Signalons que parmi les grands thèmes inscrits à l’ordre du jour de cette conférence d’entente nationale figurent les causes profondes de la crise au Nord du Mali et l’élaboration d’une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation. Il n’est pas exclu que des sujets relatifs à la gouvernance actuelle y soient discutés.