COP21 :l'Accord de Paris adopté dans la liesse et les vivats

Par kibaru

Applaudissements, ovation à Laurent Fabius, vivats, embrassades, sifflets:   l'émotion et même l'euphorie  étaient  au rendez-vous, ce samedi vers 19H30,  lorsque le ministre des Affaires étrangères français et président de la COP21  a déclaré que l'Accord de Paris était "adopté": "Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n'entends pas d'objection, l'accord de Paris pour le climat est adopté!".  Oubliant même de taper rituellement avec son marteau pour marquer ce moment historique, avant de se rattraper. Rejoint à la tribune de cette plénière de la COP21 par le Président de la République, François Hollande, ainsi que par le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, aux côtés de Laurence Tubiana, la négociatrice française dont le travail a été amplement salué, ainsi que de la responsable climat de l'ONU Christiana Figueres,  Laurent Fabius a plus que savouré sa joie d'avoir obtenu à Paris un résultat historique.

Alors que la plénière devait démarrer vers 17H30, près de deux heures d'attente ont fait redouter un blocage de dernière minute du côté américain: un "shall" au lieu d'un "should" dans le texte pouvant contraindre l'administration Obama à soumettre l'accord au Congrès. Et à voir l'accord retoqué par le Congrès.

Avant cette annonce officielle, le groupe du G77, qui regroupe 134 pays en développement et émergents, dont la Chine, s'est dit "satisfait" du projet d'accord sur le climat proposé samedi par la présidence française de la conférence de l'ONU, a annoncé à l'AFP sa porte-parole. "Nous sommes unis, tous ensemble. Nous sommes heureux de rentrer à la maison avec ce texte", a déclaré à l'AFP Nozipho Mxakato-Diseko, ambassadrice sud-africaine et porte-parole du G77, le groupe de pays le plus important des négociations climatiques.

Avant le G77, le groupe des LMDC (une vingtaine de pays dont l'Arabie saoudite, l'Inde et la Chine) avait annoncé son soutien au texte, ainsi que l'Union européenne, et le groupe des pays les moins avancés (48 Etats). "Les pays les moins avancés sont heureux de voir que le texte est largement resté comme nous le souhaitions, contenant nombre de nos demandes clé", a indiqué le président du groupe, l'Angolais Giza Gaspar Martins, ajoutant: "Nous espérons avancer vers une conclusion rapide". Les représentants des 195 pays membres de la convention de l'ONU ont commencé à se rassembler en fin d'après-midi en séance plénière, où un accord mondial semblait en voie d'être adopté.

Un projet d'accord mondial sur le climat "juste" et "durable" a été présenté samedi à Paris par le président de la conférence Laurent Fabius, qui avait appelé les 195 pays à adopter "un accord historique", lors d'un discours empreint d'émotion et ponctué d'applaudissements. "Nous sommes presque au bout du chemin et sans doute au début d'un autre", a déclaré Laurent Fabius, au bord des larmes en évoquant "les ministres, négociateurs, et militants" qui "ont agi" pour le climat "sans pouvoir connaître ce jour".

Le projet d'accord est "juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant" et "s'il est adopté, ce texte sera un tournant historique", a poursuivi le ministre français des Affaires étrangères, à la tribune, au côté du président français François Hollande et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Après d'intenses tractations pour conclure un accord devant donner une ampleur inédite à la lutte contre le réchauffement climatique, les délégations qui ont négocié jour et nuit sur la fin de la COP, doivent se retrouver à 15H45 (14H45 GMT) en vue une adoption formelle du texte. Le texte ne fera pas l'objet d'un vote formel, le consensus étant requis dans le cadre de la Convention climat de l'Onu.

Ban Ki-moon avait appelé dans la matinée l'ensemble des pays à "finir le travail", en adoptant un pacte climatique contre un réchauffement qui aggrave les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations. François Hollande, qui avait décidé en 2013 de proposer la France comme pays hôte de la COP21, a lui exhorté la communauté internationale à faire "un pas décisif".

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