De sources officielles, le Canada n’enverra pas de troupes dans l’immédiat pour participer à la mission onusienne au Mali. Pour cela, il faudra attendre des mois, voire des années. Ce qui ne devrait pas plaire à certains alliés comme la France qui misaient énormément sur le fait que le Canada puisse prendre un rôle militaire plus accru au Mali.
Rappelons qu’en 2016, le Premier ministre Justin Trudeau avait promis de fournir jusqu'à 600 soldats pour des opérations de maintien de la paix. Pour bien préparer ce déploiement, des experts canadiens en matière de défense ont fait plusieurs déplacements au Mali dont un effectué au mois de novembre 2016 par le ministre Canadien de la Défense, Harjit Sajjan.
Le Canada avait déclaré qu'il diviserait plutôt ses soldats entre diverses missions de maintien de la paix, avec pas plus de 200 casques bleus par opération. Cela, en plus des avions de transport et des hélicoptères. Toutefois, le Canada a promis de mettre à la disposition de l'ONU "une force de réaction rapide". De même qu'il a également annoncé qu'il va fournir un avion de transport C-130 Hercules. Ce dernier pourrait être rapidement envoyé à Entebbe [Ouganda], où est implanté un centre région de l’ONU qui apporte un soutien logistique aux 80.000 casques bleus présents en Afrique. La mise à disposition d’hélicoptères de combat est aussi encore sur la table.
Parmi ceux qui seront déçus de cette décision du Canada, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix devrait en faire partie. Ce dernier comptait beaucoup sur un déploiement immédiat des troupes canadiennes au Mali.
Bien qu’il soit désormais sûr et certain que le Canada n’enverra pas de troupes au Mali dans un avenir proche, un responsable de ce pays n’a cependant pas écarté cette éventualité tout en affirmant que le processus de planification prendra encore plusieurs mois, voire même des années.
Ce revirement du Canada risque de créer des malaises au sein de la Communauté internationale. Certains n’excluent pas que sa candidature à un siège au Conseil de sécurité des Nations unies pourrait en souffrir.
Il faut indiquer aussi que même en 2013, au tout début du déploiement de la MINUSMA, le Canada à travers son ancien Premier ministre Stephen Harper avait laissé espérer l’envoi des éléments des Forces armées canadiennes. Avant de reléguer cette question aux calendes grecques.
Précisions que la mission de maintien de la paix au Mali n’attire plus grand monde comme au tout début de l’opération. En effet, faut-il rappeler que la MINUSMA est l’opération de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie – qui reste le seul pays africain où le Canada a dépêché des casques bleus – (1993-1995) avec plus de 80 morts depuis son déploiement en juillet 2013.