Dans la nuit du 13 au 14 janvier dernier, près de la radio Naata, une jeune fille du nom de Zaliha Touré, âgée de 15 ans, a été assassinée par deux hommes. Selon les informations, ces derniers ont tenté de l'amener de force. Face au refus de la jeune fille d’obtempérer, elle a été fusillée par les bandits qui ont ensuite disparu dans la nature. Grièvement blessée, la jeune fille finira par rendre l’âme.
Signalons que depuis un certain temps, les enlèvements souvent suivis de meurtres des jeunes filles en cas de refus d’obtempérer sont fréquents dans ces zones de conflit. De nombreuses personnes proches ont déploré la disparition subite des femmes ou jeunes filles qu’elles connaissaient. Parfois certaines réapparaissent et d’autres non. Très souvent celles qui réapparaissent plusieurs jours plus tard sont traumatisées et évitent de briser le silence sur le calvaire qu’elles ont vécu durant leur captivité. On sait aussi que dans ces milieux, certains sujets comme le viol sont très tabous et beaucoup de femmes n’osent pas en parler de peur d’être stigmatisées ou indexées à vie.
A signaler que toujours dans le dernier rapport trimestriel du SG de l’ONU couvrant le mois d’octobre à décembre 2020, 10 cas de violence sexuelle liée aux conflits (contre 5 au cours de la période précédente) ont été recensés. Elles comprennent des cas de viol et de viol collectif perpétrés par des membres de groupes armés communautaires et des individus armés non identifiés contre neuf femmes et une fille dans les régions de Gao, de Ménaka et de Mopti. Pour enrayer ce phénomène, la MINUSMA et l’équipe de pays des Nations Unies ont mobilisé des soutiens à l’échelle du système, notamment un appui à un centre de services intégrés dans la région de Mopti où les rescapé(e)s de violences sexuelles et fondées sur le genre reçoivent des soins complets.