La situation dans la Cité des Askia est toujours très tendue. A la place d’une marche, les manifestants ont opté pour un sit-in ouvert. C’est ainsi qu’ils se sont mobilisé devant le gouvernorat et l’Assemblée régionale. Actuellement, ils revendiquent le départ du gouverneur de région, du chef de la police et du commandant de la gendarmerie. Ils accusent ces derniers d’avoir ordonné la répression meurtrière des manifestants lors de la marche du mardi 12 juillet pour protester contre la mise en place des autorités intérimaires.
Signalons qu’une délégation gouvernementale de haut niveau, conduite par le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye Idrissa Maïga, un ressortissant de la région, est arrivée hier dans la ville pour entamer des discussions avec toutes les parties. Ladite délégation est également composée des ministres en charge de la sécurité intérieure et de la justice ainsi que des députés de la région. Ils ont certes pu rencontrer les autorités administratives, mais n’ont toujours pas eu une entrevue avec les manifestants. Ceux-ci campent toujours sur leur position et refusent d’entrer en discussion avant le départ du gouverneur de région, du chef de la police et du commandant de la gendarmerie. Tôt dans la matinée, de nouveaux heurts ont failli se produire lorsqu’un jeune a été blessé par balle par les porteurs d’uniforme.
A noter également la présence dans la ville du porte-parole de la Plateforme, non moins Président de la CMFPR, Me Harouna Toureh, pour participer aux efforts visant à ramener le calme. Pour rétablir la confiance, les autorités ont procédé à la libération de plus d’une vingtaine de personnes interpellées la veille de la marche du 12 juillet. Mais tout cela n’a pas encore été suffisant pour que la tension s’estompe. En guise de soutien aux manifestants de Gao, des jeunes de Tombouctou ont maintenu leur marche pour ce jeudi sans même l’autorisation de l’administration. Une marche est également prévue demain à Bamako.
En tout cas, pour l’heure la ville de Gao reste sous très haute tension. D’aucuns parlent même de ville morte, car les familles n’arrivent plus à se ravitailler à cause des commerces qui sont fermés. Il faut rappeler que tout est parti de la marche initiée par des mouvements d’autodéfense de la ville de Gao pour réclamer leur prise en compte dans la mise en place des autorités intérimaires et du processus de cantonnement. S’y ajoutent d’autres revendications d’ordre social telles que l’emploi ou la baisse des produits de grande consommation.
Ce que beaucoup déplorent, c’est l’absence de sensibilisation de la population locale et son implication sur les autorités intérimaires. De nombreux protestataires rejettent l’idée de voir leurs bourreaux sous l’occupation revenir pour gérer la ville.