La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Les tribus du nord du Mali réunies en Algérie pour contrer le nouveau groupe d'Al-Qaïda

Par kibaru

Le mardi 4 et mercredi 5 avril dernier, les tribus du nord du Mali se sont concertées à Adrar, dans le sud algérien, pour trouver des moyens d'empêcher les recrutements par le nouveau groupe armé affilié à Al-Qaïda et dirigé par le Touareg Iyad ag-Ghali

Une source diplomatique algérienne a révélé à Middle_East_Eye que des notables de onze tribus du nord du Mali – arabes, touaregs, peuls – se sont réunis en urgence ce mardi et mercredi à Adrar, à 1 400 kilomètres au sud-est d’Alger.

L’objectif de cette rencontre était d’étudier les moyens de contrer le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans récemment créé d’une fusion de plusieurs mouvements terroristes.

Ce groupe regroupe entre autres, Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar, l’émirat du Sahara de Djamel Okacha, la katiba du Macina d’Amadou Koufa et Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali, désigné chef de la nouvelle entité. De sources sécuritaires, le mouvement représenterait une force de quelque 2 000 hommes.

« Les tribus craignent que le scénario de 2012 se reproduise », précise le diplomate. À l’époque, profitant d’une rébellion des Touaregs contre l’autorité du Mali, plusieurs groupes terroristes armés avaient pris le contrôle de plusieurs villes du nord du pays.

« La situation est très tendue », poursuit une source sécuritaire algérienne. « D’une part parce que les tribus du nord ont toujours l’impression de vivre "sous occupation" malienne et perçoivent les Français comme des alliés de Bamako. D’autre part parce que la situation économique au nord du Mali est toujours aussi désastreuse. La marginalisation et le chômage poussent les jeunes à rejoindre les rangs des groupes armés. »

Appel aux nouveaux combattants

Signalons que ce nouveau groupe aurait commencé depuis quelques semaines à distribuer des fascicules et des CD en l’endroit des jeunes pour favoriser leur enrôlement.

« Les rapports sécuritaires français et maliens se sont alarmés de la dangerosité de cette propagande et craignent le potentiel de nuisance de ce nouveau groupe, qui a lancé un appel aux nouveaux combattants ».

« Il ne faut pas oublier qu’Iyad ag-Ghali, qui est issu d’une grande famille de notables des Ifoghas [région montagneuse du nord-est du Mali], est une personne très influente dans la région ».

Dans un entretien au journal d’al-Qaïda au Yémen, Al Massar, publié lundi, le chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans a appelé « tous les peuples musulmans du Sahara » à « se lever pour combattre » la France et ses alliés au Mali.

Samedi 1er avril, le groupe a revendiqué une attaque menée le 29 mars contre l’armée malienne. Des hommes armés avaient attaqué un poste de sécurité à la frontière avec le Burkina, tuant deux gendarmes et un civil maliens, selon des sources de sécurité malienne.

Le 5 mars, onze militaires maliens avaient été déjà été tués au même endroit dans une attaque également revendiquée par le groupe.