Dans le Sahel et au Sahara, les troupes françaises de l'opération Barkhane disposent de réseaux informatiques qui subissent parfois des attaques majeures. Des spécialistes du corps des Transmissions, en contrent en moyenne au moins une tous les dix jours.
Les forces françaises déployées au Sahel et au Sahara dans le cadre de l'opération Barkhane ne font pas seulement face aux attaques physiques sur le terrain. La guerre a également lieu sur un champ de bataille silencieux, celui de la cyber. Les attaques informatiques visent les réseaux informatiques des forces déployées. Des offensives qui sont contenues par les spécialistes de la 807e compagnie de transmission (807e CT). Ils doivent veiller à la sécurité d'un réseau de 2.000 ordinateurs parfois déployés sur des postes éloignés et isolés. Selon les informations relevées dans le magazine Transmetteurs de l'armée par le site spécialisé en défense Opex360.fr, sur les dizaines de millions d'évènements de sécurité qu'elle observe chaque jour, elle a dû faire face et neutraliser dix grosses attaques majeures, soit une tous les dix jours. L'armée ne dit rien sur le niveau de complexité de ces attaques.
Les hôpitaux militaires, cibles des cybercriminels
De manière plus générale, la compagnie traite également 150 alertes chaque jour. Cela la conduit, tous les ans, à mettre au point plus de 600 contre-mesures chaque année. En cas de gros pépin lié à la cybersécurité, ou bien à titre préventif, cette même 807e CT est également capable de se déployer sur les sites sensibles sous la forme de petites unités baptisées groupes d'intervention cyber (GIC). Elle utilise alors des outils de lutte informatique défensive mis au point par Airbus et pouvant être déployés en quelques jours sur des réseaux partout sur la planète. En tout, ce GIC s'est déployé six fois en 2020.
Le 807e CT intervient également pour contrer les éventuelles cyberattaques à base de ransomwares qui sont susceptibles d'atteindre les hôpitaux des armées, dans le contexte actuel de la crise sanitaire. Enfin, elle gère également la surveillance des réseaux informatiques lors des exercices internationaux et notamment ceux de l'Otan. Si cette compagnie est de plus en plus sollicitée, les militaires restent silencieux sur le niveau des attaques dites « majeure » que leurs réseaux subissent.
futura-sciences