La MINUSMA ferme ses derniers camps et quitte le Mali Des manœuvres diplomatiques au Mali

Libération d'un Suédois, otage d'AQMI enlevé à Tomboutou depuis 2011

Par kibaru

 

Le gouvernement suédois a annoncé aujourd’hui la libération de l’otage Johan Gustafsson, enlevé par Al-Qaïda en novembre 2011 à Tombouctou.

"Je suis très heureuse d'annoncer que Johan (Gustafsson) a aujourd'hui pu rejoindre la Suède et retrouver sa famille", a déclaré aux journalistes la chef de la diplomatie suédoise, Margot Wallström. Elle a également indiqué qu’il est bonne santé " compte tenu des circonstances."

La ministre a refusé de donner des précisions sur les conditions de la libération, indiquant seulement qu'elle avait eu lieu "il y a quelques jours" et qu'elle était le résultat de "plusieurs années d'efforts" réalisés par la police, les hommes politiques, les diplomates et les autorités suédoises et internationales.

La ministre a refusé de dévoiler si une rançon avait été payée ou non, en expliquant seulement que "la politique de la Suède est de ne pas payer de rançon en cas d'enlèvement". De même qu’il n’est pas exclu que les autorités maliennes aient apporté leur contribution dans cette libération d’otage.

Rappelons que Johan Gustafsson avait été enlevé le 25 novembre 2011, dans un hôtel situé dans le quartier d’Abarazn en plein cœur de Tombouctou. Il était en compagnie du Sud-Africain Stephen McGown et un Néerlandais, Sjaak Rijke, libéré en 2015 par les forces françaises au cours d’une opération au nord du Mali. Un quatrième homme - un Allemand - avait été tué en tentant de résister à ses ravisseurs. L’acte avait été revendiqué par la katiba Alfourqane affilié à Aqmi. Signalons qu’au mois de juin 2015, AQMI a diffusé des vidéos des otages suédois et sud-africain demandant à leurs gouvernements de tout mettre en œuvre pour leur libération, déclarant être en bonne santé.

La libération de Johan Gustafsson suscite quelques interrogations, notamment celle de savoir si le gouvernement suédois a payé une rançon au groupe « Nosrat al-Islam wal-Mouslimin » pour obtenir la libération de son ressortissant ou si la politique d’AQMI a changé après avoir la fusion de plusieurs mouvements jihadistes opérant dans le Sahel? On se rappelle qu’Iyad Ag Ghali qui dirige ce groupe a été au cœur des négociations avec les autorités d’autres pays en vue de la libération  des otages durant les années précédentes. Reste encore à savoir si les forces suédoises participant au sein de la mission onusienne au Mali (MINUSMA) depuis 2013 ont joué un rôle direct dans la libération de  Johan Gustafsson.

Il convient de préciser que le président de l'ONG Gift of the Givers, Imtiaz Sooliman, qui participait aux négociations avait déclaré en mai dernier qu’il abandonné le dossier. Des médias suédois avaient affirmé que les ravisseurs négociaient le paiement d’une rançon. Certainement que l’avenir nous édifiera davantage.  

Plusieurs autres Occidentaux ont été enlevés au Mali ces dernières années.

En janvier 2016, la missionnaire suisse Beatrice Stockly avait été kidnappée à Tombouctou par Aqmi, une vidéo la montrant vivante avait été diffusée un an plus tard.

Gloria Cecilia Narvaez Argoti, une religieuse colombienne, a été enlevée en février dans le sud du Mali par des hommes armés présumés jihadistes. Sa situation est toujours inconnue, malgré de nombreuses arrestations.

La Française Sophie Petronin, présidente d'une ONG, a été enlevée à Gao, dans le nord du Mali, fin 2016. Depuis aucun groupe n'a revendiqué son enlèvement.